>>Développer le label du riz vietnamien
La vente à très bas prix d’un important volume de riz thaïlandais inquiète les entreprises commerciales vietnamiennes. |
Photo : Dinh Huê/VNA/CVN |
De nombreuses entreprises nationales de production de riz craignent de voir la Thaïlande écouler ses gigantesques réserves à un prix très bas. "Cela touchera certainement le prix du riz vietnamien, surtout celui du riz de basse qualité", déclare Nguyên Van Ðôn, directeur de la société Viêt Hung (province de Tiên Giang, Sud).
Phan Công Bình, directeur de l'entreprise Công Bình (province de Long An, Sud), ne se dit pas trop inquiet sur les ventes du riz national. Selon lui, bien que la mise sur le marché d'un tel volume de riz puisse faire baisser les prix de ce produit, certains pays préfèrent le riz "frais". Le riz vietnamien pourra donc trouver toujours preneur à 370 dollars/tonne, alors que celui de la Thaïlande se négocie à 350 dollars/tonne.
Du côté des spécialistes, les avis divergent sur le sujet.
D'après le professeur Vo Tòng Xuân, le riz de ce "deal" a une mauvaise qualité, mais il pourrait se vendre en Afrique, au Moyen-Orient et dans quelques pays d'Asie du Sud-Est.
En revanche, le riz vietnamien est frais. Un atout pris en compte par des partenaires importants comme les Philippines ou l'Indonésie, qui ne transigent pas sur la qualité.
Un autre spécialiste estime que les ventes de riz thaïlandais sont favorisées, du fait que de grandes sociétés de vente au détail au Vietnam ont été acquises par des Thaïlandais. Les ventes du riz vietnamien pourraient être sérieusement impactées par cette nouvelle donne.
Un sujet à suivre
La vente d'un grand volume de riz à ce prix va partiellement déprimer le marché, du Vietnam comme du monde. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a donc demandé à l'Association des vivres du Vietnam (VFA) de suivre attentivement cette opération prévue par le gouvernement thaïlandais et de lui communiquer les avancées, afin de prendre des mesures efficaces.
En revanche, selon Lê Van Banh, directeur du Département de l'agroalimentaire et de la saliculture (relevant dudit ministère), la vente de 11,4 millions de tonnes de riz pendant deux mois n’est pas possible, car ce pays n'exporte chaque mois qu'entre 400.000 et 500.000 tonnes de riz.
La VFA estime que la vente du riz national n'en souffrira pas tellement, au moins au cours des prochains mois. En fait, les contrats d'échanges de riz pour les 2
e et 3e trimestres ont été déjà signés et la quantité de riz exporté en avril a augmenté de 38% par rapport à la même période de l’année dernière.Dans un contexte où un important volume de riz thaïlandais va arriver sur le marché, le riz vietnamien risque d’être confronté à des difficultés, dans un secteur devenu hyperconcurrentiel.
Mai Quynh/CVN