Dans la commune de Binh Dân, district de Vân Dôn, à Quang Ninh, 98% des 1.300 habitants sont d’ethnie San Diu. Selon Cao Duc Binh, expert de cette ethnie : «Le Dai Phan est le plus important et le plus grand des rites cultuels des San Diu. L’objectif est de prier pour le repos des âmes des morts, implorer la providence divine en cas de mauvaises récoltes ou de maladies».
Le Dai Phan, une des grandes cérémonies des San Diu. |
Toujours selon ce chercheur, les Leo Dao (escalade des coutelas) constituent un des rites les plus mystérieux du Dai Phan. Les sorciers préparent deux coutelas en forme d’épis de riz, un représentant la femme et l’autre l’homme. Chacun d’eux compte douze tranchants symbolisant les douze étapes à franchir par l’homme avant d’atteindre le ciel.
Invoquer la paix et la chance
Lorsque deux coutelas sont dressés, les sorciers tenant un livre liturgique, grimpent jusqu’au sommet. À cette position, ils organisent la cérémonie solennelle implorant la grâce divine sur les habitants. Après les rites, les coutelas deviendront des objets précieux préservés par les San Diu.
«Les familles San Diu n’ont pas de moyens suffisants pour mieux organiser les rites. Ces derniers coûtent très cher (environ 100 millions de dôngs). Pour celles qui nous sollicitent pour invoquer la paix et la chance, nous les aidons à pratiquer certains rites principaux du Dai Phan», explique Tu Khai Seo, un des vieux sorciers de la commune de Binh Dân qui souhaite voir les rites retrouver une seconde jeunesse.
«Nous voudrions que l’État nous aide à rétablir les rites du Dai Phan afin que les générations futures comprennent mieux la culture San Diu», plaide-t-il.
Selon Tu Seo Hai, dans la conception des San Diu, le sorcier est la personne capable de converser avec les forces occultes, de relier le monde visible au monde invisible.
Pendant les cultes, les sorciers dressent un cor vers le ciel et jouent une fois. À travers le son produit, les forces spirituelles comprennent les espoirs des habitants.
Quê Anh/CVN