Resserrer le contrôle des cliniques employant des médecins étrangers

Ces derniers temps, nombre de cliniques employant des médecins étrangers ont été le théâtre de drames médicaux, dont certains furent mortels. Devant la colère populaire provoquée par de telles erreurs, les autorités peinent encore à prendre des mesures de contrôle fortes.

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Récemment, la polyclinique 168 Hanoï fut le lieu de la mort d’une patiente. Il s’agit du cas de T.T.T (29 ans), femme enceinte de 21 semaines et ayant rencontré des problèmes gynécologiques. Après auscultation, un médecin chinois a conclu que la patiente avait contracté une maladie inflammatoire pelvienne et l’a faite traité par aérosol. Peu après, T.T.T se mit à respirer difficilement et fut prise de convulsions. Elle a été immédiatement transférée à l’hôpital Bach Mai. Mais, neuf jours plus tard, elle succomba. Le Service de santé de Hanoï a, en conséquence, retiré le permis de consultation et de traitement de la polyclinique.

Toute activité de la polyclinique Nhân Ai, une des cliniques employant des médecins étrangers à Hanoï, a été cessée en raison de sa violation des permis de fonctionnement.

Dans le même registre, les services compétents ont dû récemment faire cesser toute activité de la clinique dentaire BIOTIS en raison de la violation par le dentiste coréen Yang Chang Jun de plusieurs permis de fonctionnement, de licences techniques et même de la loi régulant les médicaments (il vendait des médicaments périmés).

Un arsenal juridique quasi inexistant

Hanoï recense à l’heure actuelle plus de 3.200 cliniques et 40 d’entre elles emploient des médecins étrangers. Pourtant, le contrôle des services compétents envers ces établissements demeure assez faible.

Entre le début de 2016 et le 17 mars 2017, le Service de la santé de Hanoï a examiné 20 cliniques qui embauchent des médecins étrangers. Resultats : 14 ont commis des erreurs médicales et ont violé la réglementation en vigueur, 12 ont dû payer une amende en réparation, 4 ont dû fermer et 3 permis de travail furent retirés à des médecins étrangers. Particulièrement, plusieurs des établissements incriminés avaient déjà été fermés mais avaient rouvert après un tour de passe-passe administratif. Évidemment ils refirent les mêmes erreurs médicales et furent épinglés à nouveau.

Hô Chi Minh-Ville n’est pas en reste étant donné qu’en 2016 le Service municipal de santé a condamné à des peines d’amende 16 cliniques employant des médecins étrangers. «Seulement en 2016, les amendes payées pour ce type d’infraction s’élèvent à plus d’un milliard de dôngs», fait savoir Bùi Minh Trang, inspecteur en chef du Service municipal de santé.

Cependant, pour l’heure, les sanctions punissant fautes et erreurs médicales restent assez limitées. En effet, il n’y a que l’arrêté No176/2013 du gouvernement sur les sanctions pécuniaires envers des violations perpétrées par des cliniques privées stipule des peines pécuniaires. Le retrait de l’autorisation de fonctionnement est appliqué seulement dans le cas où il y a des dérogations dans son octroi ou si la clinique ne fonctionne pas pendant 12 mois à partir du jour où elle reçoit le permis.

Pour l’heure, les services sanitaires insistent principalement sur le contrôle des formalités administratives alors que les compétences, les pratiques et l’éthique des médecins ne font l’objet d’aucun contrôle a priori, il faut ainsi attendre que le mal soit fait pour que des contrôles légaux soient appliqués. Une méthode qui devrait évoluer afin de garantir la qualité et la sûreté des soins privés au Vietnam.


Huy Hoàng/CVN

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