Rendre plus attractives les zones économiques du littoral

Le Vietnam cherche à faire de ses zones économiques littorales (ZEL) un des moteurs de son développement socioéconomique. À l’horizon 2020, ces ZEL devront contribuer à 15-20% du PIB national.

Selon le ministère du Plan et de l’Investissement, le Vietnam compte actuellement 15 zones économiques littorales d’une superficie totale de plus de 662.000 ha, ayant attiré 31 milliards de dollars d’investissement direct étranger et 27 milliards de dollars d’investissement domestique.
En 2011, elles ont réalisé un chiffre d’affaires de près de 8 milliards de dollars et des exportations d’un milliard de dollars. Elles ont créé près de 30.000 emplois. Ces ZEL bénéficient d’une réglementation spécifique sur le plan financier, du budget, du crédit, des privilèges accordés aux entreprises s’y implantant, du foncier... Parmi les grands projets présents dans de telles zones figurent notamment les raffineries N°1 et N°2 de la zone économique (ZE) de Dung Quât du groupe PetroVietnam, le complexe de sidérurgie et port en eau profonde Son Duong de la ZE de Vung Ang du groupe taiwanais Formosa, ou encore le port international de Vân Phong dans la même ZE...

Le port international de Gemadept, dans la zone économique de Dung Quât (Centre). 

Ces zones ne sont pas cependant sans problèmes à régler : gestion publique laissant à désirer, infrastructures insuffisantes, attrait de l’investissement inefficace, retard dans la réalisation de certains projets, aménagement des ressources humaines négligé... Occupées en moyenne à 40% de leur capacité, ces ZEL n’exploitent pas assez leurs avantages pour attirer plus de capitaux. Certaines d’entre elles ne possèdent toujours pas de réseau d’infrastructures complet ou n’accordent pas d’importance à l’amélioration des qualifications des ressources humaines locales. Par ailleurs, la création de ZEL à l’échelle nationale fait preuve de carences en termes de planification, d’où un sous-développement de leurs infrastructures pour certaines d’entre elles et donc un moindre attrait des investisseurs.
Enfin, leur contribution au budget de l’État est inférieure à celles des zones industrielles alors que leur superficie est en moyenne dix fois supérieure. Or, ces dernières années, le chiffre d’affaires annuel des ZEL a été de 6 à 8 milliards de dollars avec une contribution de 500 à 600 millions de dollars au Trésor public, encore que cette contribution ne résulte pour l’essentiel que de la seule raffinerie de Dung Quât.

Priorité à cinq zones économiques littorales

Le Premier ministre Nguyên Tân Dung a récemment approuvé le renforcement des investissements issus du budget public dans cinq ZEL de pointe pour la période 2013-2015.

La création de zones économiques littorales doit répondre à la volonté d’exploiter les potentiels maritimes du pays comme de soutenir le développement local.
Photo: Thanh Long/VNA/CVN

Le ministère du Plan et de l’Investissement coopère avec d’autres ministères et les localités concernées pour continuer d’assister ces ZEL dans l’amélioration de leurs infrastructures. Il faut néanmoins souligner les contraintes de financement qu’elles subissent puisque, compte tenu de leur superficie élevée, l’investissement dans leurs infrastructures est d’autant plus conséquent et, en général, pris en charge par l’État. Selon les statistiques, fin 2010, environ 170.000 milliards de dôngs ont été investis. Un montant qui s’avère très modique au regard de la superficie totale des 15 ZEL en activité qui, avec les trois autres en chantier, atteindra à terme les 730.553 ha, alors qu’un hectare nécessite un investissement d’un million de dollars... Dung Quât à elle seule doit recevoir d’ici 2016 un total de 11.230 milliards de dôngs pour ses infrastructures.
Dans le but d’exploiter les atouts des ZEL, le ministère du Plan et de l’Investissement a pris des politiques de soutien du développement des ZEL et défini des mécanismes de gestion qui leur sont propres. Mais il reste à prendre des mesures pour mieux mobiliser les ressources et capitaux tels qu’aide publique au développement, investissement direct étranger, émission d’obligations gouvernementales... en vue d’assurer un développement d’importantes infrastructures à ces zones. Il est nécessaire également d’élaborer un modèle spécifique mais commun à toutes les ZEL afin qu’elles puissent exploiter de manière optimale leurs potentiels.


* Les quinze ZEL du Vietnam sont Vân Dôn (province de Quang Ninh), Dinh Vu-Cat Hai (Hai Phong), Nghi Son (Thanh Hoa), Dông Nam Nghê An (Nghê An), Vung Ang (Hà Tinh), Hon La (Quang Binh), Chân Mây-Lang Cô (Thua Thiên-Huê), Chu Lai (Quang Nam), Dung Quât (Quang Ngai), Nhon Hôi (Binh Dinh), Nam Phu Yên (Phu Yên), Vân Phong (Khanh Hoà), l’île de Phu Quôc et les groupes d’îlots de An Thoi (Kiên Giang), Dinh An (Trà Vinh) et Nam Can (Cà Mau).
* Cinq ZEL prioritaires pour la période 2013-2015 : Chu Lai (Quang Nam) - Dung Quât (Quang Ngai) ; Dinh Vu–Cat Hai (Hai Phong) ; Nghi Son (Thanh Hoa) ; Vung Ang (Hà Tinh) ; et les îles de Phu Quôc–Nam An Thoi (Kiên Giang). * Selon le ministère du Plan et de l’Investissement, le plan de développement des ZEL du Vietnam pour 2020 en prévoit trois nouvelles, ce qui portera leur nombre à 18, et leur superficie à 730.553 ha, soit 2,2% du territoire national. Il s’agit de Dông Nam (province de Quang Tri), Thai Binh (province du même nom) et Ninh Co (Nam Dinh).

 

Thuy Tiên/CVN

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