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Maurizio Bona, expert en diplomatie scientifique et promoteur d'initiatives visant à sensibiliser le monde universitaire, les parlements et la communauté diplomatique au rôle de la science, de la technologie et de l'éducation STEM pour le bien de la société. |
Photo : An Dang/VNA/CVN |
La Charte éthique internationale de l’usage des sciences et des technologies de l'UIP a été présentée dans le cadre de la 9e Conférence mondiale des jeunes parlementaires, tenue le 16 septembre à Hanoï.
"Les progrès scientifiques et technologiques ont déclenché des changements sociétaux majeurs et constituent donc des facteurs clés pour l’humanité avec un impact mondial. Suivre l’évolution de la science et de la technologie est extrêmement difficile. L'anticiper est pratiquement impossible. Par conséquent, de solides conditions éthiques doivent être mises en place pour éviter les abus". C'est ce qu'a déclaré Maurizio Bona, expert en diplomatie scientifique et promoteur d’initiatives visant à sensibiliser le monde universitaire, les parlements et la communauté diplomatique au rôle de la science, de la technologie et de l’éducation STEM (Science-Technology-Engineering-Math en anglais, ou Science-Technologie- Ingénierie-Maths en français) pour le bien de la société.
La science (tant fondamentale qu'appliquée) et la technologie ont leurs propres normes éthiques : sont-elles exhaustives ? Qui a le droit de définir les limites des recherches ?
"Les scientifiques n’ont pas le droit de définir eux-mêmes les limites de leurs recherches car ils ne peuvent avoir pleinement une vue globale de la complexité des besoins de la société", a affirmé Maurizio Bona, ancien conseiller du directeur général de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), chargé des relations avec les organisations internationales.
"Les gouvernements ou les Nations unies ne peuvent guère y parvenir, car ils sont naturellement piégés dans un conflit permanent d’intérêts nationaux qui affaiblit leur action sur les problèmes mondiaux", a-t-il ajouté.
Par contre, les parlements peuvent le faire. Ils sont légitimes pour représenter les intérêts des peuples et leur droit à recevoir les contributions éthiques des progrès de la science et de la technologie, a souligné l’expert.
Le Groupe de travail de l'UIP élabore une Charte éthique internationale de l'usage des sciences et des technologies pour les parlements, qui vise à combler le vide existant.
Cette Charte contiendra quelques principes fondamentaux, exprimés dans un langage simple et compréhensible par tous. Ses principes reposent sur le respect des droits humains fondamentaux, sur la protection et la préservation de la dignité humaine.
Elle fournira des listes de contrôle simples et claires pour permettre aux parlements d'examiner la législation au regard de ses aspects éthiques et de rédiger de bonnes lois au bénéfice de l'ensemble de la société.
Les limites éthiques de la science
Un représentant de la délégation angolaise s'exprimant à une séance de débat dans le cadre de la 9e Conférence mondiale des jeunes parlementaires, le 16 septembre à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
Tout en garantissant l'indépendance et la liberté de la recherche (tant fondamentale qu'appliquée), la Charte définira les limites éthiques que la science et la technologie ne doivent pas dépasser lorsqu'elles définissent et mettent à jour, de manière autonome, leur propre ensemble de règles éthiques, a fait savoir l'expert.
La Charte sera une sorte de Constitution sur l'éthique, dans le cadre de laquelle les principes éthiques des sciences et des technologies pourront être librement définis et évoluer, à condition que les frontières "constitutionnelles" soient respectées.
Ce ne sera pas un document statique. Il sera révisé périodiquement par l'UIP conformément à ses règles de fonctionnement interne, et aussi souvent que cela sera jugé nécessaire compte tenu de l'évolution des connaissances scientifiques et technologiques.
Le Groupe de travail de l'UIP sur la science et la technologie favorisera des échanges réguliers entre les communautés parlementaires et technoscientifiques dans le but de maintenir la Charte à jour et de fournir des frontières éthiques efficaces reflétant l'évolution de la société.
Un projet avancé de Charte sera distribué aux organes et entités de l'UIP début 2024.
Après avoir recueilli leurs éventuels commentaires et suggestions, le texte sera finalisé en vue d'une adoption formelle par le Groupe de travail sur la science et la technologie lors de la 148e Assemblée de l'UIP prévue en mars 2024 à Genève.
Avec la Charte éthique internationale de l’usage des sciences et des technologies, la communauté parlementaire aura la lourde responsabilité de définir le cadre dans lequel la science et la technologie pourront se développer librement, tout en respectant les principes éthiques fondamentaux et la dignité humaine.
"Avec cette Charte, nous avons la possibilité de façonner l'avenir à long terme de notre société, avec des modèles de développement dans lesquels la science et la technologie pourraient enfin jouer le rôle positif qui est dans leur nature sans être perçues comme un potentiel de menaces", a conclu Maurizio Bona.
Hoàng Lan/CVN