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Élevage ovin à la ferme The Moshav Farm. |
Photo : TN/CVN |
Située au pied de montagnes relevant de la commune de Ninh Thuong, chef-lieu de Ninh Hoà, province de Khanh Hoà (Centre), la ferme The Moshav Farm s’étend sur 56 ha. Une large exploitation agricole divisée en quatre secteurs : arbres fruitiers (pamplemoussiers, manguiers, bananiers, cocotiers, jacquiers...), élevage (chevaux, vaches, moutons, volailles...), légumes et plantes médicinales, transformation des produits, à quoi s’ajoute un laboratoire.
"Notre exploitation est née sur une terre réputée infertile. On n’y pratiquait qu’une récolte de canne à sucre par an. Grâce à nous, un rêve est devenu réalité", confie Nguyên Ta Dông, 31 ans, directeur de la ferme.
Originaire de la province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre), Nguyên Ta Dông a fait ses études à l’Université du commerce extérieur de Hô Chi Minh-Ville (spécialisation administration commerciale), avant de travailler pour une compagnie de logistique.
Un tournant décisif
"Ma vie a connu un tournant en 2015, quand j’ai décidé de suivre un stage d’agriculture en Israël. Mes parents n’étaient pas contents, car les coûts étaient élevés. De plus, ils s’inquiétaient de la situation très tendue au Moyen-Orient. Mais, en mettant les pieds en Israël, j’ai été ensorcelé par les beaux paysages. C’était un pays pacifique, doté d’immenses champs verdoyants", se rappelle-t-il.
Ce stage lui a permis d’approfondir ses connaissances en agriculture moderne. Les technologies avancées ont permis de créer un modèle de production à haut rendement. De retour au Vietnam en 2017, Ta Dông et ses compagnons de stage en Israël ont coopéré pour concrétiser un rêve commun : édifier une ferme selon le modèle israélien. Ils étaient quatre : Nguyên Ta Dông, 27 ans (Dak Lak) ; Nguyên Manh Tiên, 26 ans (Nghê An, Centre) ; Truong Hoang Nam, 26 ans (Dông Thap, Sud) ; et Pham Minh Thông, 25 ans (Bên Tre, Sud).
Différents en termes de formation, tous partageaient la même passion pour l’agriculture. Après des excursions dans diverses localités, vers fin 2018, ils ont jeté leur dévolu sur la commune de Ninh Thuong, province de Khanh Hoà. "Notre ferme faisait au début 10 ha, pour atteindre 56 ha actuellement", dévoile le chef du groupe. Le terrain était alors presque inculte, en raison des épandages d’herbicides pendant la guerre. "Chaque année, on a dû fertiliser avec des centaines de tonnes d’engrais organique", révèle Ta Dông
Vivre de sa passion
Présentation des produits à base de plantes médicinales à la The Moshav Farm. |
Photo : TN/CVN |
The Moshay Farm est édifiée selon le modèle dit de "village d’agriculture bio associé avec le tourisme vert". "Dans tous les secteurs de la ferme, nous utilisons au maximum les technologies avancées, par exemple des réseaux d’arrosage et de fertilisation automatiques... Les travaux sont programmés et gérés par informatique, les résultats sont notés chaque jour".
Il s’agit d’un processus de production fermé : les cultures sont bonifiées avec le fumier provenu des animaux d’élevage, les légumes, fruits, plantes médicinales sont traités et transformés sur place. Les produits, notamment les produits pharmaceutiques à base végétale, sont écoulés au travers d’une centaine de points de vente en gros ou au détail.
D’autre part, The Moshay Farm est active sur les réseaux sociaux où elle relate son processus de production bio, ce qui lui permet de se faire connaître partout dans le pays. Une clientèle fidèle grossit au fil des jours.
"Les commandes sont nombreuses. Il est regrettable que pour le moment, l’offre ne parvient pas à répondre à la demande", vante Nguyên Manh Tiên.
Plus de deux ans après sa création, The Moshay Farm est face à un avenir prometteur. Nombreux sont les investisseurs qui y ont versé des fonds. Point remarquable : cette exploitation agricole est considérée comme un modèle de production bio à la mode "israélienne" comme exemplaire. De plus, elle est devenue un terrain d’attraction pour les agronomes et étudiants désireux de faire un stage.
À côté de la production, The Moshay Farm mène aussi des projets communautaires. Des séances d’échanges d’expériences sont ainsi organisées tous les mois à l’intention des paysans locaux. Des cours d’anglais sont ouverts au profit d’enfants.
Les cas de jeunes abandonnant la ville pour s’établir à la campagne sont nombreux. Mais faute d’expériences et de savoir-faire, un certain nombre d’entre eux ont connu des échecs cuisants. À ses stagiaires, Ta Dông dit souvent ceci : "Au The Moshay Farm, vous pourrez devenir un paysan authentique. C’est une profession dure qui demande de l’énergie, mais surtout de la passion. Avec la passion, rien ne vous résistera et vous pourrez franchir tous les obstacles qui se présenteront".