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Les fresques murales ont pour but de sensibiliser à la protection de l'environnement. |
Photo : Infonet/CVN |
À 09h00 du matin sur l’îlot Bé (commune d’An Binh, district de Ly Son, province de Quang Ngai). Le soleil est déjà haut dans le ciel. Au pied des murs des maisons qui font face à l’océan, des peintres, professionnels et amateurs, sont à l’œuvre. La sueur ruisselle sur leurs visages concentrés. Ce sont les volontaires du programme de fresques murales sur le thème «J’aime la mer et les îles - Né pour être sauvage», déployé par l’Union internationale de la conservation de la nature (IUCN), en coopération avec la Réserve maritime de Ly Son et le Comité populaire de la commune d’An Binh. Ce programme s’inscrit dans le cadre du projet «Protection des plages de ponte des tortues marines avec l’aide de la communauté et diminution du braconnage de ces animaux», financé par le Fonds de préservation des tortues marines du Service américain de la pêche et de la faune et la flore (US Fish and Wildlife Service).
Les fresques ont changé la physionomie de l’îlot. |
Photo : Infonet/CVN |
Après quelques jours de travail, la jeune architecte Lê Thi Thuc Vi a terminé son œuvre, qu’elle a nommée «La tortue aimable». Thuc Vi est tombée par hasard sur ce programme en surfant sur le net. Originaire de la province côtière de Binh Dinh (Centre), la jeune femme a depuis toujours un amour profond pour l’océan, qui l’a poussée à s’inscrire à ce programme. «Je suis jeune et je veux apporter une petite contribution pour embellir les îles de mon pays», partage Thuc Vi.
Onze peintres ont participé. Lê Thi Hai Yên a réalisé la fresque «Allez nager», aux couleurs éclatantes. Un peu fatiguée à cause de la chaleur étouffante, mais elle est restée toujours souriante et enthousiaste grâce aux soutiens des locaux et des touristes. «La sensation d’être au milieu d’un îlot est merveilleuse. Enfin, j’ai fait quelque chose de significatif dans ma vie. Ma peinture et celles des autres artistes embelliront l’îlot pour attirer davantage de touristes», espère Hai Yên. Sa fresque montre un garçon nageant avec une tortue marine. Elle souhaite que tous les habitants vivent en harmonie avec les animaux marins.
Développer le tourisme communautaire
Les enfants s'intéressent particulièrment aux fresques murales. |
Photo : Infornet/CVN |
Les fresques ont changé la physionomie de l’îlot. En les admirant, le vieil Bùi Hoàng, 83 ans, se souvient d’un passé lointain. «Quand j’étais jeune, beaucoup de tortues marines venaient pondre sur les plages. Maintenant, elles sont rares», déplore-t-il.
Les enfants sont les plus enthousiastes. Les murs de la maison de Trà My sont décorés d’images de montres avec le slogan «Né pour être sauvage». «C’est si beau ce qu’on fait ces peintres. Tous les passants admirent ma maison», s’exclame la petite Trà My.
Les volontaires souhaitent faire de l’îlot Bé une destination de tourisme communautaire dont les revenus iront aux habitants locaux qui, en retour, limiteront leur pression sur le milieu marin. Le programme a également pour but d’améliorer les connaissances des locaux sur l’importance de protéger l’environnement marin, notamment ses habitants menacés d’extinction comme les tortues marines. Les touristes sont ravis. «C’est la 3e fois que je viens sur l’îlot Bé. Ces peintures murales sont captivantes», confie Trân Minh Thanh Hai. Et d’espérer que d’autres villages insulaires suivront cet exemple.
Trân Mai - Vân Anh/CVN