>>Réunion sur la situation du travail et de l’emploi
>>Le marché du travail connaît des signes de reprise au 1er trimestre
Dans une usine de Biti’s à Trà Vinh (Sud). |
Photo : DN/CVN |
Malgré un bon régime de rémunération, Biti's - une des plus grandes marques de chaussures et de sandales du Vietnam, a des difficultés à recruter suffisamment d'employés. Par conséquent, ses dirigeants ont décidé de créer des ateliers dans les provinces de Trà Vinh et Dông Nai (Sud).
L'usine implantée à Trà Vinh a été construite sur une superficie de 100.000 m² pour un investissement total de 600 milliards de dôngs. Composée de trois chaîne de production, elle a la capacité de fabriquer 5 millions de paires de chaussures et 3 millions de sacs par an. Biti's a recruté pour cette usine 1.500 ouvriers.
De même, la Compagnie générale d'habillement Nhà Bè a du mal, elle aussi, à embaucher des ouvriers dans les villes. Après la période de distanciation sociale, elle a repris la production et le commerce, les commandes étant remplies jusqu'au 3e trimestre. Afin d'assurer le délai de livraison des produits aux clients, Nhà Bè doit recruter de nouveaux travailleurs tout en mettant en œuvre plusieurs mesures pour garder ses salariés telles que l'amélioration de la rémunération, des primes de productivité et d'ancienneté, la formation professionnelle, l'octroi de bourses d'études aux enfants des travailleurs, la réparation des logements pour les personnes en difficulté…
Malgré tout, son service de recrutement à Hô Chi Minh-Ville n'a pas pu embaucher suffisamment de personnels. Cependant, dans les provinces, la situation est toute autre puisque le nombre de candidats est deux fois supérieur à la demande.
Voilà cinq ans maintenant que Nhà Bè élargit sa production dans dix provinces de l'Ouest, du Centre et du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre). Aujourd’hui, parmi ses 20.000 employés, 15.000 travaillent en provinces.
Ce déplacement vers les provinces permet à la compagnie d'améliorer la production et de réduire les coûts. "Le salaire moyen de nos ouvriers en ville est d’environ 10 millions de dôngs contre 7 millions en province", a informé Lê Thi Hà Chi, chef adjointe de la Compagnie générale d'habillement Nhà Bè.
Dans la Compagnie de confection Nhà Bè. |
Photo : VNA/CVN |
D'après Nguyên Thi Thuy, vice-présidente de l'Association du textile-habillement du Vietnam (VITAS), la plupart des entreprises du secteur envisagent de venir en province pour résoudre la pénurie de ressources humaines en ville et réduire les coûts de production car le salaire minimal régional y est plus bas.
"La construction des usines dans les provinces se heurte néanmoins à de nombreuses difficultés. La circulation dans certaines localités n'est pas pratique, loin des ports, des aéroports... donc les coûts de transport sont élevés. De plus, la qualité de la main-d'œuvre reste plus faible, il faut prendre le temps et investir dans la formation", a expliqué Pham Xuân Hông, président de l'Association du textile et de la broderie de Hô Chi Minh-Ville.
Selon l'expert en politique publique Nguyên Quang Dông, le déplacement des usines vers les provinces contribue à améliorer les conditions de vie des habitants locaux. Les industries attirant de la main-d'œuvre peu qualifiée comme le textile-habillement et la chaussure joueront encore un rôle important dans la création d'emplois pour les travailleurs non formés.
D'après M. Dông, le gouvernement doit prendre des mesures pour déménager les grandes usines utilisant un grand nombre de travailleurs vers les provinces. Les grandes localités comme Hô Chi Minh-Ville, Dông Nai (Sud) et Dà Nang (Centre) donnent la priorité au développement du secteur des technologies. Pour faciliter les activités des entreprises, les provinces doivent voir les investissements injectés dans leurs infrastructures de transport, mettre en application des incitations fiscales, des prêts à faible taux d'intérêt en faveur des nouvelles usines.
Thao Nguyên/CVN