Quand les paysans découvrent de nouveaux savoir-faire à l'étranger

Grâce à des séjours réguliers à l’étranger, les agriculteurs de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre) ont pu appliquer de nouvelles technologies, changer leurs pratiques culturales et d'écoulement de leur production. Une vraie révolution verte.

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Nguyên Duc Huy (gauche) lors d’une visite de travail en Malaisie.
Photo: Dông Nguyên/CVN

Nguyên Duc Huy, directeur de la Coopérative de services agricoles hydroponiques Viêt, implantée dans le 9e quartier de la ville de Dà Lat, province de Lâm Dông, vient d’achever les formalités pour un séjour à but professionnel en Australie. "Il s’agira de mon premier voyage cette année. L’Australie est dotée d’une agriculture parmi les plus avancées au monde. J’espère que cette visite m’apportera de nouvelles connaissances", a-t-il partagé.

Duc Huy est l’un des jeunes paysans de Dà Lat appliquant des technologies avancées acquises à l’étranger pour la production agricole. Ses 2 ha de tomates, fraisiers, salades et concombres sont cultivés par hydroponie. Il s’agit d’une méthode consistant à apporter aux plantes une solution nutritive, avec des sels minéraux dans l’eau douce, sans sol. Elle s’oppose à l’agriculture où les plantes sont cultivées en terre. Des puces électroniques permettent également de contrôler les épizooties.

Des technologies acquises lors de voyages d’études hors du pays, dès 2008 lorsqu’il était étudiant. Chaque année, Huy se rend dans un pays pour étudier ses modèles agricoles.

Changer les méthodes de production

De nombreux autres agriculteurs de la province de Lâm Dông sont aussi allés à l’étranger pour étudier des méthodes de production novatrices. Bùi Ngoc Cung, 48 ans et domicilié dans la commune de Lac Lâm, district de Don Duong, a choisi la Malaisie. "Les conditions climatiques sur les hauts plateaux de Cameron sont identiques à celles de Lâm Dông. Les conditions pédologiques ne sont pas favorables, mais des procédés avancés ont permis aux Malaisiens de les contrecarrer, notamment la culture sous serre", a expliqué M. Cung.

En 2014, après une trentaine d’années d’expériences en foresterie, Bùi Ngoc Cung a suivi une formation en agriculture high-tech en Malaisie. Après ce cours de recyclage, il a bâti une serre de 4.000 m². En 2015, il a injecté plus d’un milliard de dôngs dans une autre serre d’une même superficie pour y cultiver concombres et tomates aux normes VietGAP (Bonnes pratiques agricoles vietnamiennes), qu’il écoule dans des supermarchés et des chaînes de magasins de légumes bio.

Ces produits agricoles sous serre, avec ceux cultivés dans une plantation en plein air, d’une superficie totale d’un hectare, permettent à Bùi Ngoc Cung de récolter près de 200 tonnes par an, lui rapportant environ 2 milliards de dôngs.

Partenariat public-privé renforcé

Lâm Dông s’intéresse de près au développement de l’agriculture high-tech.
Photo: Nguyên Dung/VNA/CVN

Lâm Dông organise annuellement des visites de travail dans certaines nations asiatiques en faveur de ses agriculteurs. Dinh Công Ly, vice-président permanent de l’Association provinciale des agriculteurs, et 14 paysans ont récemment effectué un voyage de travail au Japon. "Au pays du Soleil-Levant, on s’intéresse à la qualité des produits agricoles et à une production répondant aux besoins du marché", a-t-il précisé. Et de continuer: "Grâce à la mécanisation et autres applications techniques, la productivité a fait un bond considérable".

Selon Nguyên Duc Huy, le développement de l’agriculture dans certains pays de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), surtout en Thaïlande et en Malaisie, est lié à celui du réseau des communications et de l’industrie auxiliaire. Celle-ci n’a cessé de se développer au Vietnam ces dernières années, mais sans répondre aux besoins des paysans. Aussi beaucoup d’équipements de culture hydroponique doivent-ils encore être importés.

D’après le président de l’Association des agriculteurs de Lâm Dông, Da Cat Vinh, les coûts de ces voyages sont pris en charge de 30% à 50% par les paysans eux-mêmes et le reste par la province. En outre, de nombreuses compagnies envoient souvent des clients, essentiellement des agriculteurs, à l’étranger afin d’examiner des modèles agricoles performants.

Nul doute que cette révolution verte dans la province de Lâm Dông n’en est qu’à ses débuts et que l’agriculture high-tech se développera davantage.


Hoàng Phuong/CVN

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