>>Le Kazakhstan veut se faire une place dans le monde du ballet
Des personnes pratiquent le "danzon" dans le quartier Santa Maria La Ribera à Mexico, le 10 septembre. |
Des personnes pratiquent le "danzon" dans le quartier Santa Maria La Ribera à Mexico, le 10 septembre. Photo : AFP/VNA/CVN |
Et pourtant nous ne sommes pas dans une boîte de nuit de La Havane, mais au Mexique, où le danzon survit grâce à quelques passionnés, après avoir quasiment disparu dans sa patrie d'origine.
Cette musique et la danse qui l'accompagne - mélange d'influences européennes et africaines - sont nés à Cuba au XIXe siècle.
On cite souvent le 1er janvier 1879 comme acte de naissance du danzon : ce jour-là, à l'occasion d'un concert du Nouvel An, le compositeur cubain Miguel Failde présente un nouveau morceau intitulé "Las Alturas de Simpson", reprenant la contredanse française mais cette fois épicée de rythmes latins.
La danse très lente à laquelle il a donné naissance se pratique à deux, bras dessus bras dessous. Lors de la "pause", la femme agite un éventail avec coquetterie.
Dans le port mexicain de Veracruz, sur le Golfe du Mexique, les couples se rassemblent quatre fois par semaine pour pratiquer le danzon, tournoyant autour de la place centrale, vêtus de tenues d'antan, chapeaux mous et robes de soirée.
"Le danzon vous enseigne l'image et la posture, qui sont importantes pour l'homme comme pour la femme. Le danzon, c'est l'élégance" explique Salinas, une professeure de 26 ans maquillée et coiffée impeccablement.
Les Mexicains ont ranimé une tradition sur le point de disparaître à Cuba.
"Si le Mexique n'avait pas adopté le danzon comme une partie importante de sa culture populaire, il aurait disparu", estime Miguel Zamudio, le directeur du Centre national pour la recherche et la promotion du danzon, basé à Veracruz.
Des musiciens jouent le "danzon" dans le quartier Santa Maria La Ribera à Mexico, le 10 septembre. |
Des musiciens jouent le "danzon" dans le quartier Santa Maria La Ribera à Mexico, le 10 septembre. Photo : AFP/VNA/CVN |
Légendes
Peu après sa naissance, le danzon est arrivé au Mexique, d'abord sur la péninsule du Yucatan, située face à Cuba, puis dans l'État de Veracruz. Puis il a finalement gagné Mexico, où il a connu la gloire grâce à une série de films des années 1940.
Le genre s'est ensuite développé dans tout le pays, où les musiciens ont composé de nouveaux "classiques" dont "Danzon Numéro 2" d'Arturo Marquez, un morceau repris depuis par les plus grands orchestres symphoniques du monde. Cette danse continue de gagner en notoriété à travers le pays.
Dans le Veracruz, le style originel a été maintenu "alors qu'il a évolué vers d'autres styles à Mexico", explique Miguel Zamudio à l'AFP.
Dans la capitale, les amoureux du danzon l'ont agrémenté notamment de mouvements acrobatiques. Mais ce qui n'a pas changé, c'est "la pause" durant les refrains, quand la femme déploie son éventail.
"Il y a beaucoup de légendes autour de la pause : on dit que c'est le moment où les couples tombent amoureux, ou que les Cubains l'utilisaient pour transmettre des informations durant la révolution", raconte Miguel Zamudio.
AFP/VNA/CVN