>>La Française Audrey Azoulay confirmée à la direction de l'UNESCO
>>La Française Audrey Azoulay élue directrice générale de l'UNESCO
La directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay. |
"C’est la première fois qu’une agence de l’ONU élabore un guide pour lutter contre l’antisémitisme à travers l’éducation. Or, c’est un enjeu fondamental pour lequel l’éducation peut apporter la réponse la plus durable, en s’attaquant aux préjugés et à l’ignorance", a souligné la directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay.
"Antisémitisme, racisme, xénophobie et autres formes d'intolérance et discriminations, y compris contre les musulmans et les chrétiens, menacent non seulement la sécurité des individus et des communautés qui en subissent les effets mais peuvent aussi contribuer à créer le climat toxique nécessaire à l'épanouissement de l'extrémisme, du terrorisme et de la criminalité", relève pour sa part dans le préambule du livre Ingibjörg Sólrún Gísldóttir, directrice du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Premier enjeu: pour mieux lutter contre l'antisémitisme, il est important de mieux le cerner et l'ouvrage aborde "la nature complexe de l'antisémitisme contemporain", ses manifestations, et caractéristiques - qu'il s'agisse des stéréotypes diffamatoires éculés, de théories conspirationnistes, ou révisionnistes -, son impact. Le guide pose les grandes bases qui doivent guider la prévention, notamment inculquer un esprit critique aux élèves et les immuniser contre les idées antisémites et la manipulation. Il est étayé d'exemples pédagogiques concrets mais aussi de "bonnes pratiques" dans de nombreux pays.
La Norvège est par exemple saluée pour son plan interministériel d'action contre l'antisémitisme 2016-2020, avec son volet éducation, un autre consacré à la préservation de l'héritage et la culture juive, le tout assorti d'un recensement des incidents antisémites. Mais aussi les États-Unis à travers le travail du "A World of Difference Institute", ou encore la France dotée d'une Délégation interministérielle, sous l’autorité du Premier ministre, qui a pour mission de coordonner l’action publique en matière de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.
L'UNESCO a commencé à travailler il y a un peu plus d'un an sur ce thème "très lié à la prévention des extrémismes violents", a expliqué Karel Fracapane, responsable de projets éducatifs sur l'extrémisme violent et la prévention des génocides à l'UNESCO.