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C'est le candidat de la droite, le médecin Alejandro Giammattei, qui devrait voir sa ténacité récompensée pour succéder en janvier 2020 au président sortant Jimmy Morales pour un mandat présidentiel de quatre ans, selon le dernier sondage publié, qui lui donne un confortable avantage avec 61,1% des intentions de vote.
Son adversaire Sandra Torres, arrivée largement en tête au 1er tour en juin devant une vingtaine de candidats, ne lui cède rien en matière d'opiniâtreté: pour tenter d'être la première femme à accéder à la présidence du Guatemala, elle n'a pas hésité à divorcer en 2011 de son mari, l'ancien chef de l'État Alvaro Colom (2008-2012), afin de contourner la loi qui interdit aux parents d'un président en fonction de briguer la fonction suprême.
Anti-IVG
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Les deux éternels candidats, réputés l'un et l'autre d'avoir des caractères autoritaires, sont donc loin de répondre aux aspirations de beaucoup de Guatémaltèques au renouvellement d'une classe politique en proie à d'innombrables affaires de corruption et d'abus de pouvoir.
Sandra Torres, qui se présente sous la bannière du parti social-démocrate Unité nationale de l'espoir (UNE), se prévaut de sa réputation de bonne gestionnaire et de son programme volontariste d'aides sociales et de créations d'emplois. Elle affirme être parfaitement préparée à prendre les rênes d'un pays gangréné par la corruption, une criminalité endémique (4.500 morts par an) et la misère (près de 60% des 17,7 millions d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté).
Sous le feu des critiques des conservateurs qui l'accusent d'avoir participé à la guérilla marxiste durant la sanglante guerre civile (1960-1996), elle s'est attirée l'hostilité de larges secteurs des médias en faisant condamner l'un des principaux quotidiens du pays.
Sandra Torres a en revanche réussi à gagner les faveurs des puissantes églises catholique et protestantes en s'opposant, comme son adversaire de droite, au mariage homosexuel et à la légalisation de l'avortement.
"Despotique"
Le favori du scrutin, Alejandro Giammattei, promet, lui, de combattre les criminels et les trafiquants de drogue à coup de "testostérone", et de rétablir la peine de mort.
Se déplaçant à l'aide de béquilles en raison d'une maladie vieille de 40 ans, le médecin conservateur en est à sa quatrième candidature depuis 2007, à chaque fois pour des partis différents. Cette fois favori sous les couleurs du parti de droite Vamos (Allons-y), M. Giammattei est redouté pour ses colères intempestives et incontrôlables.
"Son entourage le (Giammattei) décrit comme quelqu'un d'impulsif, d'irascible, incontrôlable, despotique, tyrannique, imprévisible, capricieux et revanchard", écrit le site d'investigation guatémaltèque Nomada.
Ancien directeur de l'administration pénitentiaire, il a lui-même connu la prison pendant 10 mois en 2010. Accusé dans une affaire d'exécution extrajudiciaire de huit détenus en 2006, il a été libéré faute de preuves mais est resté, dit-il, profondément marqué par cette expérience d'incarcération.
Les deux candidats assurent qu'ils lutteront contre la corruption, mais cette volonté affirmée se heurte au scepticisme de leurs opposants et des analystes.
Il est vrai que tant Mme Torres que M. Giammattei ont annoncé vouloir se passer de l'aide de la CICIG, la mission anti-corruption de l'ONU, déclarée indésirable pour avoir mis en accusation le président sortant Jimmy Morales.
À la préoccupation lancinante du combat anti-corruption, est venue s'ajouter récemment l'humiliation d'un pacte migratoire arraché par le président américain Donald Trump.
Malgré le tollé soulevé dans le pays par cet accord aux termes flous et conclu dans l'opacité, les deux candidats se sont montrés jusqu'ici d'une grande prudence dans leurs commentaires et quant à leurs intentions.
AFP/VNA/CVN