Production d’objets artisanaux en bambou pour l’exportation dans la province de Thanh Hoa. |
L’Institut central de gestion économique (CIEM) a récemment rendu public les résultats d’une enquête effectuée courant 2011 sur un échantillon de 2.500 petites et moyennes entreprises (PME) de dix villes et provinces du Vietnam. Cette 7e enquête est destinée à obtenir des données sur le secteur privé afin d’étudier son évolution depuis la précédente remontant à 2009, a expliqué sa sous-directrice Vu Xuân Nguyêt Hông.
Les résultats donnent à réfléchir car la conjoncture économique difficile produit indéniablement ses effets. Des 2.508 entreprises interrogées en 2009, 20% ont cessé toute activité en 2011, ce qui représente un taux de 9,7% sur la période de référence. Seul 5,6% déclaraient profiter des opportunités générées par la crise contre 12% en 2009. Les PME effectuant des investissements sont passées de 61% à 56%, et sont moins nombreuses à recourir au crédit bancaire, 47% au lieu de 52%. Selon les entreprises interrogées, les principaux obstacles à leur activité comme à leur croissance sont le manque de capitaux et un accès difficile au financement bancaire, 39% ayant déclaré avoir des problèmes pour emprunter. Mais le plus inquiétant selon la secrétaire générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam (VCCI), Pham Thi Thu Hang, c’est l’innovation et l’amélioration des produits qui reculent.
Disparition de 50.000 entreprises en 2012
Depuis, l’évolution de la situation de l’économie mondiale a posé un nouveau problème aux PME. Lors de ces neufs derniers mois, avec le recul de la consommation, leurs stocks sont devenus énormes. Elles ont baissé leur masse salariale, 60% d’entre elles ayant notablement réduit leurs postes à plein temps. L’absence de rentrées a conduit plus de 42.000 entreprises à cesser toute activité. Le bilan attendu pour cette année 2012, c’est la disparition de près de 50.000 entreprises, selon le président de la VCCI, Vu Tiên Lôc.
Causes : manque de vision stratégique, retard dans l’actualisation des informations sur le marché et les réglementations, administration non optimale, technologies de production dépassées ou encore compétitivité insuffisante ...
Notamment, une trop faible capacité d’autofinancement qui place ces entreprises sous la dépendance du crédit bancaire...
Aide du Fonds des PME dès 2013
Le plan de développement des PME prévoit pour la période 2011-2015 la création de 350.000 nouvelles entreprises, dont 8-10% spécialisées dans la transformation de produits destinés à l’exportation, 3,5-4 millions de nouveaux emplois et une participation de 40% à l’investissement social.
Le Département du dévelop-pement des entreprises a décidé de créer le Fonds de développement des PME, dont le projet est étudié actuellement par le gouvernement. Relevant du ressort central, il sera abondé par le gouvernement suivant les modalités définies, essentiellement dotations budgétaires et crédits à taux d’intérêt préférentiel. Mais il le sera aussi et surtout par de grands bailleurs internationaux comme la Banque mondiale et la Banque d’Asie pour le développement. En effet, aujourd’hui de plus en plus de ceux-ci accordent des aides aux PME dans le cadre de leurs programmes de développement.
Les PME constituent un tissu majeur de l’économie nationale. |
Photo : Trân Viêt/VNA/CVN |
Les crédits ne seront pas directement accordés par le Fonds qui agira uniquement par voie de délégation à une banque, notamment de la Banque de développement du Vietnam, laquelle signera la convention avec l’entreprise et subira seule les risques de l’opération. La PME candidate devra satisfaire aux conditions d’octroi de prêt définies par le bailleur international des fonds qui seront employés. Quant aux conditions du crédit, son montant est limité à 30 milliards de dôngs et à 80% des capitaux dont la PME a besoin pour son projet, avec un terme maximum de sept ans et un taux d’intérêt de 90% au plus de celui pratiqué par les banques commerciales pour des crédits similaires.
Thuy Tiên/CVN