>>Plastique : moins de 10% recyclé, l'OCDE veut une réponse "mondiale coordonnée"
>>La pollution plastique et chimique a dépassé les "limites" de la planète
La décharge publique de Dandora, à Nairobi, le 26 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ça se présente bien. Nous sommes tout près (de lancer les discussions sur) un traité légalement contraignant pour mettre fin aux déchets plastique", s'est réjoui le ministre norvégien de l'Environnement, Espen Barth Eide, après avoir ouvert l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE) qu'il préside.
Lors de cette assemblée qui se tient jusqu'à mercredi 2 mars, à Nairobi et en visioconférence, elle doit notamment discuter de la création d'un Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer un traité avec pour échéance possible la prochaine assemblée environnement onusienne dans deux ans.
"Il s'agit de donner un mandat fort" à ce comité pour lutter contre ce qui est devenu "une véritable épidémie", a insisté M. Eide à la presse, indiquant qu'un consensus "informel" avait été obtenu sur un texte qui devrait être soumis mercredi 2 mars à l'assemblée plénière.
Inger Andersen, directrice exécutive de l'agence de l'ONU sur l'environnement (UNEP), s'est elle aussi félicitée de "l'accord" autour du texte commun issu des négociations informelles avant l'ouverture de l'assemblée.
"Ce texte évoque (un problème qui va) de la source jusqu'à la mer, il utilise les mots +juridiquement contraignant+, il parle de financements et de la nécessité d'avoir une forme de surveillance", a-t-elle énuméré, passant en revue les points essentiels que les militants de l'environnement insistaient pour voir inclus dans le champ des futures négociations.
Mme Andersen a souligné la "responsabilité énorme" pesant sur l'assemblée de prendre la décision "historique" d'ouvrir la voie à un traité qui serait, selon elle, la principale avancée en matière d'environnement depuis l'accord de Paris de lutte contre le réchauffement climatique en 2015.
"Bombe à retardement"
Les ONG et observateurs se montraient prudemment optimistes. "Avec un tel soutien des gouvernements, de l'industrie et de la société civile, nous attendons l'adoption d'une décision confirmant qu'il y aura un traité fort et juridiquement contraignant", a déclaré Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique pour WWF International.
Une décharge industrielle à Bulawayo, au Zimbabwe, le 2 juin 2018. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plusieurs grandes multinationales, dont certaines utilisant beaucoup d'emballages plastiques comme Coca-Cola ou Unilever, ont l'an dernier plaidé pour un texte international fixant des règles communes, mais sans s'avancer sur des mesures précises.
"La pollution plastique est une bombe à retardement mortelle. Une solution à la mesure du problème n'est pas seulement essentielle, mais non-négociable", a insisté de son côté Erastus Ooko, en charge du dossier pour Greenpeace Afrique.
Sur 460 millions de tonnes de plastiques produites en 2019 dans le monde, moins de 10% sont actuellement recyclées et 22% abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetés dans l'environnement, selon les dernières estimations de l'OCDE.
AFP/VNA/CVN