>>Corées: arrivée du président Moon Jae-in dans la Zone démilitarisée
>>Kim Jong Un quitte Pyongyang pour le sommet intercoréen
Kim Jong Un et Moon Jae-in traversent la Ligne de démarcation militaire qui divise la péninsule coréenne, le 27 avril à Panmunjom. |
"Je suis heureux de vous rencontrer", a lancé M. Moon Jae-in à son homologue. Celui-ci a alors franchi la ligne de démarcation en béton, devenant le premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la guerre de Corée (1950-53). À l'invitation de M. Kim, les deux dirigeants ont brièvement marché du côté nord-coréen de la frontière avant de se rendre à pied à la Maison de la paix, une structure de verre et de béton située dans la partie sud du village de Panmunjom, où fut signé l'armistice.
"Je suis venu ici déterminé à donner un signal de départ, au seuil d'une histoire nouvelle", a déclaré M. Kim au début du sommet, faisant le voeu de garder "un état d'esprit franc, sérieux et honnête". L'arsenal atomique nord-coréen figure en bonne place du menu et M. Moon a espéré conclure "un accord audacieux afin d'offrir à l'ensemble du peuple coréen et aux gens qui veulent la paix un grand cadeau".
M. Kim était accompagné par Kim Yo Jong, sa soeur et sa proche conseillère, ainsi que par son responsable des relations intercoréennes. M. Moon était flanqué par le patron du renseignement nord-coréen et par son directeur de cabinet.
Vue générale du sommet intercoréen. |
Cette réunion est une illustration supplémentaire de la spectaculaire détente qui s'est emparée de la péninsule depuis que M. Kim a annoncé le 1er janvier, à la surprise générale, que son pays participerait aux Jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, au Sud. Ce sommet doit être le précurseur d'un face à face très attendu entre M. Kim et le président américain Donald Trump.
"Kim Jong Un discutera en toute franchise avec Moon Jae-in de tous les problèmes rencontrés pour améliorer les relations intercoréennes et parvenir à la paix, la prospérité et la réunification de la péninsule coréenne", a dit avant le sommet de vendredi 27 avril l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
"Difficile"
En 2017, Pyongyang a mené son essai nucléaire le plus puissant à ce jour et testé des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) mettant à sa portée le territoire continental des États-Unis.
M. Moon a saisi la branche d'olivier olympique pour lancer le dialogue avec Pyongyang, expliquant que le sommet intercoréen servirait de base à la réunion entre le Nord et Washington.
La Maison Blanche a souhaité dans un communiqué que le sommet débouche sur un "futur de paix et de prospérité pour toute la péninsule coréenne". Le président Trump a exigé que le Nord renonce à ses armes nucléaires et Washington réclame que la dénucléarisation soit totale, vérifiable et irréversible.
Mais le directeur du secrétariat de la présidence sud-coréenne Im Jong-seok a prévenu jeudi 26 avril que rien n'était gagné: les avancées technologiques des programmes balistique et nucléaire du Nord signifient que tout accord serait "fondamentalement différent par nature des accords de dénucléarisation conclus dans les années 1990 et au début des années 2000".