Plus de 400.000 tonnes de sucre illégalement expédié au Vietnam

Le Vietnam mème depuis 2010 un combat acharné contre la fraude commerciale de la production de sucre, équivalant à près d’un quart de la production totale dans le pays, qui affecte gravement le marché domestique du sucre.

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La production du sucre vietnamien s’élève à près de 1,5 million de tonnes, dont la moitié est du sucre fin pour la saison 2016-2017

Cette information a été annoncée par l’Association de la canne à sucre du Vietnam lors du colloque «Les mesures pour consommer durablement du sucre vietnamien», organisé le 24 mai dans la mégapole du Sud.

Selon son rapport sur les objectifs de production de la moisson de l’année dernière, la production du sucre vietnamien s’élève à près de 1,5 million de tonnes, dont la moitié est du sucre fin. Néanmoins, on estime aujourd’hui à plus de 750.000 tonnes la quantité de sucre invendue et stockée dans les entrepôts, et 400.000 tonnes sont vendus illégalement, un record depuis plusieurs années.

Climat et instabilité des prix pointés du doigt

D’après Pham Quôc Doanh, président de l’Association de la canne à sucre du Vietnam, les conséquences du dérèglement climatique dont la perturbation du cycle des pluies, les inondations dans le Centre et dans les hauts plateaux, la salinisation du delta du Mékong, et l’El Nino dans les provinces du Nord et du Centre retardent la récolte et les sucreries sont poussées à entamer le raffinage plus tard.

Une autre cause majeure du sucre invendu est attribuée en grande partie à l’écart du prix du sucre domestique qui est supérieur à celui du sucre issu de la contrebande et du sucre contrefait. Selon ladite association, le sucre de contrebande est illégalement importé au Vietnam en provenance de la Thaïlande, du Cambodge, du Laos, et de la Chine.

«Le combat contre les importations du sucre de contrebande, de contrefaçon et les fraudes commerciales s’avère compliqué, a signalé M. Doanh. Ces derniers mois, les services compétents ont saisi 100.000 tonnes de sucre de contrebande en direction de Hô Chi Minh-Ville. Il est impératif de chercher des solutions efficaces et durables aussi bien sur le court terme que sur le long terme».

Les problématiques rapportées au colloque ont inquiété les sucreries participantes ainsi que les membres de l’Association de la canne à sucre du Vietnam. Les représentants des sucreries ont également révélé aux organismes compétents les tactiques utilisées par les contrebandiers, qui travaillent le plus souvent en complicité avec les commerçants notamment pour la modification des procédures d’achat et de vente et le remplacement de label des entreprises pour leurrer les consommateurs.

Les mesures à prendre

Trân Van Hùng (debout), directeur de ventes de la société par actions du sucre Casuco à Cân Tho (delta du Mékong).

Le représentant et directeur de ventes de la sucrerie Casuco à Cân Tho, Trân Van Hùng, a fait savoir que sa société par actions a précédemment récolté 84.000 tonnes de sucre et 20.000 tonnes étaient déjà en stock. «On espère pouvoir expédier la totalité de notre stock avant la fin de cette année», a-t-il partagé. D’après lui, les organismes compétents devraient mener des campagnes de façon plus efficace contre les fraudes commerciales en contrôlant plus strictement les infractions et en étiquetant les produits répondant aux normes de sécurité alimentaire. Une autre solution sur la liaison dans la consommation entre les entreprises a également été abordée.

Partageant cet avis, Bùi Thi Quy, directrice de la Sarl Côn Long My Phat, dans la province de Phu Yên, propose que les entreprises réagissent ensemble. Autrement dit, le gouvernement devrait plutôt chercher à stabiliser le cours du marché, en évitant le plus possible d’avoir une influence sur les autres entreprises sur le marché.

Bui Thi Quy, directrice de la Sarl Côn Long My Phat, prend la parole lors du colloque.

«L’arrestation des contrebandiers de sucre n’est qu’une solution temporaire. Il faut des mesures plus efficaces», estime Mme Quy.

Face à ces défis, Trân Thanh Nam, vice-ministre de l’Agriculture et du Département rural, a indiqué deux raisons majeures qui empêcheraient la croissance et la compétitivité des sucreries : une production de trop petite quantité et un raffinage pas assez soigné.

Parmi les réponses apportées aux questions portées sur la fraude commerciale, M. Nam a affirmé que les policiers poursuivent toujours leur lutte contre les contrebandiers. Au sujet de l’entrée du Vietnam dans la zone de libre-échange de l’ASEAN (AFTA) l’année prochaine, il a également proposé que les entreprises doivent mettre en place de nouvelles stratégies pour limiter la contrebande.

«Il faudra que les entreprises soient dotées de nouvelles technologies afin de diminuer les prix de vente tout en augmentant la production de sucre. L’Association de la canne à sucre doit également mener des stratégies de stabilisation des prix efficace», a-t-il conclu.

Texte et photos : Truong Giang/CVN

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