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Graphique montrant l'écart entre la température relevée et les normales journalières, calculée sur la période 1981-2010, depuis le 1er janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les records s'entendent pour un mois de mai, qui pourtant n'est pas terminé. Ils ont été battus ou égalés mercredi 18 mai à Albi (33,7°C), Toulouse (33,4°C) ou Montélimar (33,8°C), a annoncé Météo-France en fin de journée. La plupart des records dataient de 2017, 2009 voire 2001. Il a fait cette semaine entre 28 et 34°C dans la plupart des régions françaises.
Tous les jours depuis le 11 avril et jusqu'à mardi, les températures en France ont été au-dessus de la normale. Quand la moyenne de mercredi 18 mai sera confirmée, cette période de 38 jours consécutifs au-dessus de la normale devrait être un record de durée, le précédent datant d'il y a seulement deux ans. La "normale" est la période de référence 1981-2010. Même en Bretagne, l'île de Bréhat a égalé cette semaine son record datant du 31 mai 1992, avec 27,8°C.
Au Cap Ferret, qui a battu son record de 34,6°C avec 35°C, "on a eu chaud au service", dit Pascal, qui sert des clients à une boutique de glaces tout à la pointe du Cap. "On n'a pas eu tant de monde que ça, ils sont calfeutrés chez eux ou ils sont à la plage". Étant donné les températures moyennes des 17 premiers jours du mois, il est "maintenant fort probable" que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud jamais enregistré en France, battant mai 2011, a aussi dit Météo-France.
"Il s'agit d'un épisode de chaleur, durable, étendu et intense, exceptionnel pour la saison," expliquait lundi 16 mai Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, même si l'épisode ne correspond pas à la définition technique d'une "vague de chaleur". Pour cette catégorisation, "l'indicateur thermique national", moyenne de températures relevées en 30 points répartis sur tout le territoire métropolitain, doit dépasser 25,3°C pendant trois jours consécutifs, ce qui ne sera pas le cas. Il ne faut pas non plus parler de "canicule", qui inclut des critères de température nocturne.
Sécheresse très probable
Phénomène lié, la sécheresse guette le pays. Les agriculteurs s'inquiètent pour leurs récoltes.
Carte de France des départements selon le niveau de risque sécheresse d'ici à la fin de l'été publiée par le ministère de la Transition écologique. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On a un mois de mai non seulement très chaud, mais très sec. De la frontière belge à l'Atlantique, on a un déficit pluviométrique de 20 à 30%", dit Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France. Le gouvernement a publié mercredi 18 mai sa carte des risques de sécheresse, et pas moins de 22 départements y apparaissent en rouge, c'est-à-dire avec un risque "très probable" d'ici à la fin de l'été, principalement dans le Sud-Est et l'Ouest du pays.
Des restrictions sur l'utilisation de l'eau ont déjà été prises dans 16 départements, selon le site officiel Propluvia. Des décisions très précoces. "C'est une année très sèche, la tendance ressemble à celle de 2019", explique-t-on à la direction de l'eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique. "L'anormalité des température est atypique et la situation de nos nappes d'eau est sur une recharge assez faible".
La carte publiée mercredi 18 mai "montre que l'été 2022 pourrait être marqué par des étiages (la baisse de niveau des fleuves, ndlr) ou des baisses de nappes marquées sur la totalité du territoire", résume le ministère. Réalisée notamment à partir de données de Météo-France et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), elle fait aussi apparaître un risque de sécheresse hydrologique "possible" pour une petite trentaine de départements, le reste de la France métropolitaine ayant un risque "probable".
Avec le changement climatique, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s'installer plus tôt au printemps, rappelle désormais régulièrement Météo-France. Autre conséquence de la chaleur : dans la vallée du Rhône, elle a favorisé cette semaine une réaction chimique générant de l'ozone, dont le niveau a été qualifié de "préoccupant" par Marine Latham, directrice générale d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.