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L’utilité des lacs-réservoirs n’est pas contestable : ils contribuent réguler les crues en saison des pluies et à fournir de l’eau à l’agriculture, à la production industrielle, au transport fluvial et à la préservation de l’écosystème en saison sèche. Toutefois, ils recèlent beaucoup de risques, en particulier ceux qui ont été construits il y a de 30 à 50 ans, période où l’investissement comme les techniques de construction et d’architecture était limité.
La rupture de barrages des lacs-réservoirs provoque de lourdes pertes dans les régions situées en leur aval. |
Les quelques ruptures de barrages des lacs-réservoirs ont provoqué de lourdes pertes. En octobre 2013, les deux plus grands réservoirs Dông Dang et Khe Luông du district de Tinh Gia, province de Thanh Hoa (Centre), se sont brisés. Leurs 600.000 m3 d’eau ont submergé les communes de Hai Thuong, Tân Truong et Truc Lâm. La région s’est retrouvée isolée, et la circulation sur le tronçon de la Nationale 1 traversant le district a été perturbée pendant plusieurs heures.
De même, en juin 2013, le barrage de la centrale Ia Krêl 2, dans la commune de Ia Dom, district de Duc Co, province de Gia Lai, lequel a été inauguré en 2010, a également rompu.
Seuls 500 lacs-réservoirs ont été restaurés
Selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR), le Programme de garantie de la sécurité des réservoirs qui est mis en œuvre depuis 2003 a pour objet de restaurer un total de 1.800 lacs-réservoirs. Mais à ce jour, seuls 500 lacs l’ont été, par manque de fonds.
Selon le Comité de pilotage des projets hydrauliques, le pays compte actuellement 6.648 lacs-réservoirs d’une capacité totale de 11 milliards de mètres cubes, dont 1.150 lacs et barrages dans une situation dégradée. 334 d’entre eux sont gravement endommagés et nécessitent une attention particulière pendant cette saison des pluies 2014.
«La raison principale de l’insécurité des petits et moyens barrages s’explique par des erreurs de calcul hydrologiques, l’évolution des conditions naturelles, la destruction des forêts et le changement climatique», souligne Nguyên Quôc Dung, directeur de l’Institut des ouvrages hydrauliques. De plus, la plupart de ces barrages construits il y a de 30 à 50 ans n’ont fait l’objet d’aucune maintenance depuis leur mise en service.
Nghê An est la province où l’insécurité des barrages est la plus élevée, puisqu’elle possède le plus grand nombre de lacs-réservoirs avec 625 ouvrages en service depuis 30 à 40 ans.
Vers une solution
Assurer la sécurité des barrages implique un investissement particulièrement important qui est au-delà de la portée des localités seules. «Pour résoudre ce problème, les localités ont besoin d’une aide de l’État. Ainsi, de 2014 à 2016, Nghê An a besoin de 487 milliards de dôngs pour consolider 420 lacs-réservoirs en mauvais état», déclare Nguyên Van Dê.
Le lac-réservoir de Trúc Kinh, d'une capacité de 39 millions de m3, dans la province de Quang Tri (Centre). |
«Ces ouvrages sont gérés par la commune ou par quelques individus, et il faut aussi renforcer leurs capacités de gestion», estime Hoàng Van Thang, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Pour assurer la sécurité des barrages durant cette saison des pluies, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a donné instructions au ministère de l’Agriculture et du Développement rural de réviser et de compléter les dispositions légales en matière de gestion des barrages.
Parallèlement, le MADR sanctionnera sévèrement les erreurs des localités dans la gestion et l’utilisation des fonds publics accordés pour restaurer les lacs-réservoirs.
Récemment, le vice-Premier ministre Hoàng Trung Hai a également demandé aux localités de réviser leurs plans de garantie de la sécurité des réservoirs, barrages et digues. Il a souligné que l’évacuation des eaux des réservoirs devrait suivre strictement la réglementation, conformément à la situation réelle de chaque localité, afin de pouvoir assurer la sécurité des ouvrages et limiter, le cas échéant, les dégâts dans les zones situées en leur aval.
Duy Minh/CVN