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Sous-vêtements bradés à la veille du premier jour des soldes d'été à Lille, le 29 juin 2009. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"À travers notre action culottée, on tire la sonnette d'alarme sur notre situation", explique Nathalie Paredes, à l'origine d'un groupe Facebook réunissant près de 500 commerçants indépendants de lingerie.
"On ne comprend pas pourquoi nous sommes fermés, et par extension toutes les boutiques d'équipement de la personne, alors qu'il y a du monde partout dans les rues et que l'on peut passer quatre heures chez le coiffeur à se faire faire des mèches ?", s'interroge Mme Paredes, installée à son compte depuis 20 ans à Oullins (métropole de Lyon).
Sans vouloir "ouvrir une guerre avec les autres commerçants", elle "demande l'équité".
Depuis le début de la semaine, plus de 200 gérants et gérantes ont envoyé une pièce de lingerie à Matignon, selon le comptage effectué par Mme Paredes.
Sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, de nombreuses commerçantes de toute la France ont posé avec la culotte destinée à Jean Castex et l'enveloppe adressée à la rue de Varenne.
Interrogé par l'AFP, Matignon a confirmé avoir reçu les colis. "Nous allons voir ce que nous allons en faire, peut-être les donner à des associations caritatives", a expliqué l'entourage de Jean Castex.
Une lettre a également été systématiquement envoyée pour défendre le caractère essentiel des sous-vêtements, avec cette question : "N'est-ce pas la première chose que nous enfilons le matin pour nous habiller, même vous, Monsieur le Premier ministre ?".
Si le collectif ne parvient à obtenir la requalification de la lingerie comme "essentielle", il réclame d'être mieux accompagné, à hauteur de 100% du chiffre d'affaires antérieur pour pouvoir payer les fournisseurs et le stock accumulé depuis un an.
"Le fonds de solidarité proposé par l'État ne servira qu'à payer une partie de nos frais fixes et de nos loyers, mais pas notre stock. Les fournisseurs, qui étaient compréhensifs au début de l'épidémie, ont désormais besoin d’encaisser la marchandise", indique Mme Paredes.
L'action regroupe des boutiques de lingeries indépendantes car "les chaînes et les franchisés n'ont pas les mêmes problématiques que nous". "Il peuvent retourner leur stock s'ils ne le vendent pas", poursuit la commerçante pour qui le click-and-collect n'est pas une solution viable. "Je vais faire 5% de mon chiffre habituel ce mois-ci, et je ne me verserai pas de salaire".
AFP/VNA/CVN