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La cathédrale Notre-Dame de Paris, le 9 juillet. |
Sur un total de plus de 160 enfants testés, 146 se situent sous le "seuil de vigilance" (25 à 50 microgrammes de plomb par litre de sang), 16 se situent à l'intérieur de ce seuil, et 2 dépassent le seuil de déclaration obligatoire de saturnisme (50).
Après la pollution au plomb provoquée par l'incendie de Notre-Dame, le dépistage des enfants potentiellement concernés monte en régime: ils sont désormais plus de 160 à avoir été testés pour contrôler le taux de ce métal toxique dans leur sang.
L'Agence régionale de santé d'Île-de-France (ARS) a publié mardi 6 août un nouveau bilan, qui montre que le nombre d'enfants dépistés a doublé en juillet.
Sur un total de plus de 160 enfants testés, 146 se situent sous le "seuil de vigilance" (25 à 50 microgrammes de plomb par litre de sang), 16 se situent à l'intérieur de ce seuil, et 2 dépassent le seuil de déclaration obligatoire de saturnisme (50).
L'un de ces deux cas était déjà connu. Pour lui, une source d'exposition au plomb sans lien avec l'incendie a été découverte: le balcon de son logement.
L'autre cas supérieur au seuil de déclaration obligatoire a été révélé mardi 6 août.
Il s'agit d'un enfant scolarisé en primaire dans un groupe scolaire situé rue Saint-Benoît (VIe arrondissement), fermé fin juillet en raison d'une concentration élevée de plomb dans les cours extérieures.
À ce stade, il n'est pas possible de dire avec certitude que le dépassement du seuil de 50 µg/l chez cet enfant est lié à l'incendie de la cathédrale.
"Il y a peut-être d'autres causes, et la sœur de cet enfant, scolarisée en maternelle dans la même école, est au-dessous du seuil de 25", a expliqué le directeur général de l'ARS, Aurélien Rousseau.
"Le taux observé chez cet enfant ne nécessite pas de thérapeutique particulière mais impliquera un suivi régulier", a précisé l'ARS dans un communiqué.
Outre cet enfant et sa sœur, 162 autres enfants ont été dépistés à la date du 31 juillet.
Parmi les 82 enfants qui l'ont été avant le 30 juin, on savait déjà que dix présentaient un taux de plomb dans le sang (plombémie) compris dans le "seuil de vigilance" (entre 25 et 50 µg/l).
Six enfants supplémentaires se situent eux aussi dans cette fourchette, selon les résultats des tests réalisés sur 80 enfants en juillet et rendus publics mardi 6 août.
Là encore, on ne peut pas attribuer avec certitude ces taux de plomb à l'incendie.
Gel
Pendant le sinistre qui a très gravement endommagé Notre-Dame le 15 avril, plusieurs centaines de tonnes de plomb contenues dans la charpente de la flèche et la toiture ont fondu et une partie de ce métal toxique s'est répandue sous forme de particules.
Tout le débat porte sur la présence de plomb sur les sols autour de l'édifice.
Aucune campagne de dépistage systématique n'a été lancée, mais les enfants et les femmes enceintes des zones potentiellement concernées ont été incités à se faire dépister.
Le repérage des écoles visées s'est fait en deux temps. D'abord, des prélèvements ont été effectués dans les écoles et crèches situées dans un périmètre de 500 m autour de la cathédrale.
Dans un deuxième temps, des mesures ont été réalisées dans les écoles situées dans un rayon de 300 m autour des lieux où le taux de plomb sur le sol était supérieur à 5.000 microgrammes par mètre carré.
C'est ce qui a abouti à la fermeture par précaution du groupe scolaire de la rue Saint-Benoît, situé rive gauche de la Seine.
Au total, selon la mairie de Paris, une quinzaine de crèches et d'écoles situées dans le voisinage immédiat ou plus lointain de la cathédrale sont concernées par un nettoyage renforcé. "L'incitation au dépistage va être renforcée dans tout ce secteur", a indiqué l'ARS.
"Les familles seront destinataires individuellement des résultats dans les équipements accueillant leurs enfants et l'intérêt de procéder à un dépistage en fonction de ces données leur sera rappelé", a-t-elle poursuivi.
Au-delà de la question des écoles, le chantier de la cathédrale a été suspendu fin juillet, après que de hauts niveaux de plomb eurent été mesurés sur le parvis et à l'intérieur du monument.
Le chantier doit reprendre progressivement à partir de la semaine du 12 août, avec de nouvelles mesures de protection pour les travailleurs.
En outre, une opération de dépollution doit être entreprise. Elle consiste à appliquer un gel sur deux rues adjacentes et le parvis pour retirer les particules de plomb, un peu à la manière d'une crème dépilatoire.
Lundi, des syndicats et des associations ont demandé la mise sous cloche de Notre-Dame pour éviter toute pollution. Une solution qui se heurte à "un problème de faisabilité", selon la mairie de Paris.
AFP/VNA/CVN