Plafonnement du nombre d’actions de Vinamilk pour des étrangers

La compagnie de lait Vinamilk a proposé au Premier ministre Nguyên Tân Dung d’autoriser les investisseurs étrangers à détenir jusqu’à 100% de ses actions au lieu de 40%. Une information qui provoque des controverses chez les économistes.

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Le gouvernement va se retirer totalement du capital de dix grandes entreprises publiques, dont le groupe Vinamilk. Si le principe ne donne lieu à aucun débat, ce n’est pas le cas, en revanche, d’une éventuelle suppression du plafond de participation des investisseurs étrangers.

Vinamilk figure dans le Top 50 des marques les plus prestigieuses en valeur au Vietnam.

Selon l'économiste Phan Minh Ngoc, le changement de la structure de l’actionnariat est positive si elle présente des intérêts pour les actionnaires et renforce les capacités de l’entreprise, notamment financières. Le fait que des investisseurs étrangers deviennent majoritaires ne signifie pas la disparition de la marque Vinamilk, car pour le reste, rien ne sera changé : il s’agira toujours de produits vietnamiens, et l’entreprise contribuera toujours au développement de l’économie nationale.

«La cession de cette participation de l’État alimentera le budget public et permettra à Vinamilk d’être plus puissante», insiste le directeur adjoint de l'Institut national d'économie, Vo Tri Thành, qui soutient la proposition d’autoriser les investisseurs à acquérir jusqu’à 100% des titres de cette entreprise.

En revanche, Trân Dinh Thiên, directeur de l’Institut national d’économie, n’est pas pour une suppression du plafond. «Nous devons garder la marque Vinamilk parce qu’elle peut en concurrencer d’autres, étrangères, au Vietnam. Une telle mesure pourrait aussi être un ferment de concurrence illégale sur le marché intérieur. En outre, le Vietnam a besoin de posséder de grandes entreprises pour renforcer sa position sur le marché mondial», explique-t-il.

Il est nécessaire d’établir un plan concret afin d‘estimer les avantages et les risques de chacune des deux branches de cette option : déplafonnement ou limitation à 49%. «Nous nous intéressons non seulement au produit de la cession, mais aussi à la stratégie de développement de la compagnie que les investisseurs mettront en œuvre ensuite», analyse Nguyên Dinh Cung, directeur adjoint de l'Institut central de recherche en gestion économique.

Vinamilk en pleine croissance

Actuellement, la Compagnie générale d’investissement et de commercialisation des fonds publics (SCIC) possède 45,1% du capital de Vinamilk. Bien que cette société soit rentable et que sa marque devienne de plus en plus forte, selon la SCIC, la cession en bloc de cette participation publique par voie d’adjudication n’est pas aisée, car sa valeur s’établissait à plus de 55.000 milliards de dôngs (près de 3 milliards de dollars) sur la base du cours du 4 novembre. Difficile de trouver preneur, raison pour laquelle il faudra diviser cette participation en plusieurs lots pour faciliter l’opération.

L'usine de la Compagnie par actions de lait et produits laitiers du Vietnam (Vinamilk) à Binh Duong.

«Dans ces conditions, ces adjudications publiques pourraient bien rapporter à l’État une somme plus importante que sur la seule base du cours en bourse, pour peu que l’on choisisse une bonne mise à prix», explique Nguyên Hoàng Hai, vice-président de l'Association des investisseurs en bourse du Vietnam.

Vinamilk est devenue une grande entreprise du Vietnam, mais aussi du monde.

Outre l’augmentation de ses investissements aux États-Unis, en Pologne, en Nouvelle-Zélande Zélande et au Cambodge, elle accélère la recherche d’opportunité de pénétration d’autres pays. L’entrée à son capital de grands investisseurs étrangers pourrait lui donner de meilleures conditions de développement à l’international.

Vinamilk est une compagnie en pleine croissance. Lors de ces neuf derniers mois, son chiffre d’affaires a atteint plus de 10.500 milliards de dôngs pour une progression de 20% sur un an. L’information du retrait total de l’État a suscité une nette attention de grands investisseurs, notamment VinaCapital.

«À ce jour, la SCIC n’a pas communiqué de feuille de route du retrait de l’État, qu’elle représente, de ces 10 grandes entreprises, mais nous y intéressons beaucoup et restons en contact avec celle-ci pour saisir toutes opportunités», indique Andy Ho, directeur exécutif et chef du service d’investissement du groupe VinaCapital.


Hai Vu/CVN

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