>>500 millions de comptes Yahoo! piratés
>>Tous les cyberattaques doivent être punis sévèrement
À un mois de l'élection présidentielle qui doit désigner le successeur de Barack Obama, les autorités américaines ont, pour la première fois, désigné nommément la Russie comme responsable d'une série de piratages ayant visé en particulier des serveurs du parti démocrate.
Le président américain Barack Obama vote de façon anticipée pour l'élection visant à désigner son successeur à la Maison Blanche, le 7 octobre 2016 à Chicago. |
"Ces vols et ces piratages ont pour but d'interférer dans le processus électoral américain", a indiqué la direction du renseignement américain (ODNI) dans un communiqué au ton particulièrement ferme. "Nous pensons, compte tenu de l'étendue et du caractère sensible de ces initiatives, que seuls des hauts responsables russes ont pu autoriser ces activités".
Le Kremlin a immédiatement qualifié ces accusations de "foutaise".
Fin juillet, le président Barack Obama n'avait pas écarté la possibilité que la Russie tente d'influencer le scrutin présidentiel en faveur du républicain Donald Trump. "Tout est possible", avait-t-il affirmé, peu après la fuite des emails de hauts responsables du parti démocrate qui avaient été publiés par le site WikiLeaks.
La candidate démocrate Hillary Clinton a, à plusieurs reprises, ouvertement évoqué ses craintes sur ce sujet. "Tous les Américains devraient s'inquiéter du fait que le Russie soit prête à mener des actes hostiles pour aider Donald Trump à devenir président des États-Unis", a réagi le soir du 7 octobre John Podesta, son directeur de campagne. "Mais le pire dans cette histoire est l'attitude de Trump, qui laisse penser qu'il y est favorable".
Interrogé sur la nature de la réponse de la Maison Blanche, un haut responsable américain a indiqué à l'AFP que les États-Unis choisiraient "le lieu et l'heure" pour répondre à la Russie. "Le président a clairement indiqué qu'il prendrait les décisions nécessaires pour protéger nos intérêts, en particulier dans le cyberespace", a indiqué ce responsable sous couvert d'anonymat, précisant que cela se ferait dans la discrétion. "Le public ne devrait pas considérer qu'il sera nécessairement informé des actions que nous avons prises ou que nous allons prendre", a-t-il souligné.
"Tactiques similaires" en Europe
L'administration américaine accuse notamment le gouvernement russe d'avoir "orchestré" les récents piratages d'emails de personnes et d'institutions américaines publiés sur les sites DCLeaks.com, WikiLeaks et Guccifer 2.0.
S'agissant des attaques sur les systèmes électoraux de différents États américains, Washington estime ne pas être en mesure de prouver qu'elles viennent du gouvernement russe, mais souligne qu'elles ont été perpétrées "dans la plupart des cas" à partir de serveurs russes.
L'administration Obama relève par ailleurs qu'une telle tentative d'immixtion dans les élections n'est pas nouvelle de la part de Moscou. "Les Russes ont déjà utilisé des tactiques similaires à travers l'Europe et l'Eurasie", souligne-t-elle.
Début septembre, le directeur de la Police fédérale (FBI), James Comey, avait dit prendre "très au sérieux" le risque d'ingérence d'un pays étranger dans le processus électoral américain.
Il avait toutefois minimisé le risque d'attaques informatiques visant à perturber le comptage des votes le jour du scrutin, notamment du fait du caractère quelque peu vétuste et disparate du système de dépouillement américain.
AFP/VNA/CVN