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Phuong Trâm a hérité d’un don pour devenir une excellente nageuse, notamment sur courte distance. |
Photo : TN/CVN |
Nguyên Diêp Phuong Trâm fait partie des sportifs bénéficiant de la politique d’investissement appliquée par les instances sportives nationales dans l’optique de leur donner toutes les chances de briller au plus haut niveau. Elle a été envoyée aux États-Unis pour suivre des stages d’entraînement de longue durée.
Un régime alimentaire draconien
En six mois, elle a grandi de 2 cm et gagné 4 kg. La nageuse partage qu’elle a dû bouleverser ses habitudes pour suivre le régime alimentaire draconien, ainsi que les méthodes d’entraînement de l’expert américain internationalement reconnu dans le milieu, Steve Morsilli, du club de natation Pleasanton Seahawks, en Californie.
«Je dois suivre un régime alimentaire où tout est calculé. Mon menu quotidien se résume à de la viande de poulet ou de porc, environ 500 grammes, et des fruits et légumes. Je ne mange qu’un demi-bol de riz par jour. Lorsque je regardais les photos des repas qui m’attendaient, cela me donnais souvent envie de vomir !», s’amuse-t-elle. Mais pas le choix. La jeune fille doit s’astreindre à cette diète, qui fait partie intégrante de son travail. Beaucoup de sportifs ont renoncé en raison de cette obligation de respecter une alimentation draconienne.
Phuong Trâm (1re à gauche) et ses coéquipières aux États-Unis. |
Photo : TT/CVN |
«Au Vietnam, ma journée commençais à 08h00 du matin. Tandis qu’aux États-Unis, le réveil sonnait à 03h50 pour plonger le plus vite possible dans le bassin. Comme mes camarades étrangers devaient suivre leurs études à l’école, nous finissions la séance d’entraînement très tôt», se souvient Phuong Trâm. Elle a fondu en larmes à moult reprises, la pression de son stage à l’étranger étant très compliquée à gérer pour une adolescente. D’autant plus que sa famille lui manquait beaucoup.
Pour combler le vide, la jeune fille nage avec application. Une soixantaine de jours seulement après ses débuts, elle décroche sous les regards stupéfaits des membres de son club six médailles d’or et deux d’argent lors des tournois de natation junior organisés aux États-Unis.
Le rêve d’être admise à l’université
Bien que l’environnement d’entraînement aux États-Unis ait été - au début en tout cas - difficile à appréhender, il a permis de changer beaucoup de choses en elle, et ce bien au-delà de la natation. Dans la vie, deux passions l’animent désormais : l’architecture et la natation. «Auparavant, je pensais à me reconvertir coach si ma carrière de nageuse professionnelle ne pouvait aller plus loin. Mais aujourd’hui, je sais quel sentiment procure le fait de suivre des cours à l’université. J’aimerais pouvoir étudier l’architecture. Et croyez-moi, je ferai tout pour atteindre ce rêve !», confie Phuong Trâm, des étoiles dans les yeux.
Phuong Trâm est porteuse de grands espoirs pour le sport vietnamien. |
Photo : CTV/CVN |
Se tourner vers le coaching après la retraite sportive est la «voie» qu’empruntent presque tous les sportifs vietnamiens. Mais aux États-Unis, la donne est bien différente. En effet, parmi les 554 sportifs américains ayant pris part aux derniers Jeux olympiques (Rio 2016), 436 avaient été admis à l’université, parfois dans quelques-unes des plus prestigieuses institutions de la planète. C’est le cas de Katie Ledecky, idole de Phuong Trâm. Cette Américaine multiple championne olympique et du monde étudie actuellement à l’Université Stanford. Cette nageuse hors-normes est une immense source d’inspiration pour Phuong Trâm.
«Plusieurs membres de mon club sont admis dans de grandes universités aux États-Unis. Certains ont même obtenu une bourse de Harvard. Ici, les jeunes nageurs vont à l’école comme les autres élèves. Raison pour laquelle, ils doivent se réveiller très tôt pour l’entraînement. Après les heures d’entraînement, j’aime bien aller à l’école comme eux», explique Phuong Trâm.
Avant de devenir nageuse professionnelle, Phuong Trâm était une bonne élève de l’école Câu Kiêu, dans l’arrondissement de Phu Thuân, Hô Chi Minh-Ville. Mais elle a dû renoncer à sa scolarité pour les compétitions et stages à l’étranger.
Aux États-Unis, sa détermination d’être admise à l’université a été concrétisée par ses cours d’apprentissage en ligne. «J’ai eu des difficultés parce que je ne maîtrisais pas bien l’anglais. Pourtant, je suis prête à redoubler d’efforts pour réaliser mon rêve», martèle Phuong Trâm, toujours avec un grand sourire.