>>Les prix du pétrole progressent légèrement à la veille de l'OPEP+
>>L'OPEP+ boucle un sommet éclair, les hausses de production confirmées
Le logo de l'OPEP au siège de l'Organisation à Vienne, le 29 novembre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le sommet de l'OPEP+ a été "ajourné" et se tiendra vendredi 2 juillet à 14h30 GMT (16h30 à Paris et à Vienne, au siège de l'organisation), a annoncé l'organisation dans un communiqué.
La journée avait débuté par un sommet des treize membres historiques emmenés par l'Arabie saoudite, suivi d'une réunion technique (JMMC) de l'alliance élargie à dix autres membres conduits par la Russie.
C'est cette dernière qui n'a pas été menée à son terme, les pays producteurs préférant la reprendre vendredi 2 juillet à 13h00 GMT, toujours selon l'OPEP.
'Tension croissante'
Si le dernier sommet avait été bouclé en un temps record, ce genre de report n'est pas exceptionnel. Il s'était d'ailleurs produit en janvier et un accord avait été trouvé dès le lendemain.
Les cours du brut n'ont presque pas réagi à cet accroc et ont terminé en hausse, cependant de moindre ampleur qu'en milieu de journée.
Mais pour Ann-Louise Hittle, du cabinet Wood Mackenzie, ce décalage "indique clairement une tension croissante entre les principaux producteurs".
C'est "le rythme de l'augmentation de l'offre" qui pose problème, explique-t-elle. Un sujet habituel de dissensions entre la Russie et l'Arabie saoudite, la première plaidant pour une ouverture franche, la seconde se voulant plus prudente.
Cette fois-ci les Émirats arabes unis se seraient invités dans le débat, selon les commentaires des observateurs de marché.
Abou Dhabi avait déjà fait entendre une voix légèrement dissonante en fin d'année dernière.
L'alliance était attendue jeudi sur le niveau de sa production à compter du mois d'août, voire au-delà.
L'agence financière Bloomberg, citant une source anonyme, évoquait plus tôt dans la journée le retour d'un volume de 2 millions de barils par jour d'ici fin 2021, à raison de 400.000 barils par jour chaque mois, une option qui n'a donc pas été actée jeudi.
Équation complexe
Évolution de la demande mondiale de pétrole et projection sur la période suivant la pandémie de COVID-19. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette stratégie s'inscrirait pourtant dans la continuité de la politique du cartel menée depuis le mois de mai : rouvrir petit à petit le robinet d'or noir après l'avoir serré de manière très forte au début de la pandémie face à une demande moribonde.
L'OPEP+, alliance scellée en 2016, fait face à une équation complexe, partagée entre une reprise bien réelle de la demande mais qui reste fragile et des prix élevés, qui entraînent la grogne de certains gros importateurs comme l'Inde.
Les deux références du pétrole brut, le Brent et le WTI, oscillent en ce moment aux alentours de 75 USD, soit une hausse impressionnante de 50% depuis le 1er janvier qui signe un retour à des niveaux jamais vus depuis octobre 2018.
Mais l'équilibre entre offre et demande fait face à deux vents contraires majeurs.
À court terme, la propagation du très contagieux variant Delta du COVID-19, qui pousse plusieurs pays dont l'Australie à mettre en place de nouvelles mesures de restrictions de déplacement des biens et des personnes, est un handicap important à la consommation de brut.
"Ce n'est pas le moment de baisser la garde", a insisté le ministre angolais du Pétrole, Diamantino Azevedo, qui s'exprimait en amont de la première réunion, soulignant que le COVID-19 "continuait à faire des ravages".
A moyen terme, le retour sur le marché de la production iranienne. Actuellement hors jeu du fait de l'embargo qui pèse sur son industrie pétrolière, Téhéran pourrait revenir dans la course si les discussions internationales sur le nucléaire aboutissaient.
En marge des discussions du cartel, le ministre du Pétrole iranien Bijan Namdar Zanganeh cité par Shana, l'agence officielle de son ministère, a insisté sur l'importance de "retour sur le marché" de l'Iran et des "parts de marché" à récupérer.
AFP/VNA/CVN