Ici, le bâti parle du passé : des comtes de Roussillon et des rois de Majorque, des Catalans et des Aragonais, puis des Français. Ville frontière, ville de partage culturel, elle a su au fil des siècles et des conquêtes construire une identité particulière, fruit de passages et de mélanges incessants.
Aimer Perpignan, c'est finalement apprécier l'ombre de ses promenades plantées de platanes, savourer son rythme de vie, lézarder en terrasses où l'on vient boire l'apéritif en dégustant des tapas, avant l'effervescence nocturne…
Le saviez-vous ?
C'est sans doute au lieutenant Perpenna que Perpignan, Perpinyá en catalan, doit son nom. Ce dernier créa à cet endroit la villa Perpinianum.
SE PROMENER
Le Castillet
C'est l'emblème de Perpignan ! Et il porte les couleurs "sang et or" de la Catalogne. Ses deux tours couronnées de créneaux et de mâchicoulis dominent la place de la victoire. À l'intérieur, on trouve la Casa Pairal, un intéressant musée catalan des Arts et Traditions populaires. Et pour ceux qui décident de partir à l'assaut de la tourelle du Castillet (142 marches), la récompense sera une bien jolie vue sur les monuments de la ville, le Canigou, les Albères au sud et les Corbières au nord.
Cathédrale St-Jean
Commencée en 1324 par Sanche, deuxième roi de Majorque, l'église n'a été consacrée qu'en 1509. St-Jean se caractérise par ses riches retables (16e-17e s.) et sa façade, de galets et de briques flanquée d'une tour carrée. Mais c'est à la sortie de la cathédrale que vous attend le plus surprenant : dans la chapelle accolée, vous trouverez le poignant Dévot Christ, en bois sculpté, du début du 14e s.
Le plus grand monument de Perpignan : le Palais des Rois de Majorque
À l'avènement des rois de Majorque au 13e siècle, Perpignan ne disposait pas de demeures seigneuriales dignes de ce nom. En tant que capitale du royaume, elle se devait d'avoir un palais. On éleva au sud de la ville un palais-forteresse de style gothique, entouré de jardins. Charles Quint et Philippe II d'Espagne l'entourèrent de colossales murailles de briques rouges. Et après l'annexion française, Vauban renforçât le système défensif en ajoutant des ouvrages fortifies à l'extérieur et à l'intérieur de l'enceinte. Un attirail défensif qui cache bien les superbes plafonds, charpentes et éléments de décorations ainsi que la chapelle qui se trouvent à l'intérieur.
AUX ALENTOURS
Cabestany
À 5 km au sud-est de Perpignan, le village de Cabestany est connu pour son église qui répond au doux nom de Notre-Dame des Ange mais surtout pour le mur de la chapelle de gauche : vous y verrez le célèbre tympan roman, oeuvre du maître de Cabestany représentant la résurrection de la Vierge, son Assomption et sa Gloire entre le Christ et saint Thomas à qui elle avait envoyé sa ceinture.
Un musée dédié à maître Cabestany, ce sculpteur anonyme du 12e s. dont on sait peu de choses mais dont le style est reconnaissable se trouve dans le Parc Guilhem. Des mini-guides à énigmes sont proposés aux enfants.
Noël, une tradition perpignanaise
Les fêtes de Noël font partie de la tradition catalane, très vivace ici. Des pessebres (crèches de Noël) sont installées dans plusieurs quartiers de la ville. Dans les rues, diverses animations, les traditionnels chants de Noël en catalan résonnent.
Et si vous y êtes à cette période, débrouillez-vous pour assister au Caga Tio : une coutume-réservée aux enfants- qui consiste à frapper avec un bâton une bûche, tout en chantant. Les parents placent discrètement sous la bûche gourmandises, fruits et cadeaux. On dit alors que la bûche a cagat ces présents.
Le turon noir
Et pas de doute, sous la bûche, on trouvera du turon, du turon noir de Perpignan… une spécialité de la région. Proche du nougat français, il est un héritage des Espagnols, longtemps maîtres de la ville, qui eux-mêmes l'avaient hérité des Arabes. Mais vous avez de la chance, les pâtisseries de la ville en proposent toute l'année… laissez vous tenter.
CTV