Perfectionner les prévisions socio-économiques

Prévoir les fluctuations socio-économiques est une composante essentielle de la gestion macroéconomique. Ainsi, un développement durable de l'économie peut être envisagé tout en minimisant les changements imprévus susceptibles de modifier les objectifs initialement fixés. Avis d'experts.

* Docteur Lê Dinh An, directeur du Centre national d'information et de prévision socio-économique, ministère du Plan et de l'Investissement

Il est temps de considérer les prévisions et alertes socio-économiques comme un outil indispensable pour la gestion de la macroéconomie. En fait, si ce travail n'est pas nouveau, le pays ne s'y intéresse pas assez. Dans le passé, à l'époque de subvention budgétaire, de tels besoins n'étaient pas urgents.

Mais à l'heure actuelle, un système d'information complet et performant est indispensable. Parmi les obstacles, le plus important reste les ressources humaines : le pays manque d'experts et de cadres qualifiés dans ce domaine, notamment la prévision des micro-indices en offre/demande, marché, prix au Vietnam et à l'étranger. Les infrastructures et les techniques à leur service sont faibles. Il faut aussi considérer les risques sur le marché et les politiques, ce qui entraîne une inexactitude des prévisions.

À mon avis, le Vietnam doit chercher à perfectionner son système national d'information, tout en mettant à jour les bases de données sur le site internet du gouvernement. Pour y parvenir, un renforcement des coopérations au niveau national et aussi international est encouragé. En particulier, recueillir les informations sur la situation économique mondiale et régionale, les marchés et les partenaires stratégiques s'avère nécessaires dans le contexte de l'intégration actuelle. Cela permettra de recevoir davantage d'informations sur les secteurs sensibles comme import-export, marché financier et du travail... À l'intérieur du pays, les organismes concernés doivent s'efforcer d'analyser au plus juste les déroulements de la situation socio-économique et de ses indices. Grâce à quoi, le gouvernement pourra prendre des mesures efficaces permettant de maîtriser l'inflation, stabiliser la macroéconomie, assurer la sécurité sociale et un développement durable.

* Docteur Nguyên Hông Son, recteur adjoint de l'Ecole supérieure d'économie relevant de l'Université nationale de Hanoi.

Les risques imprévisibles comme calamités naturelles, épidémies, fluctuations des prix, changements psychologiques... sont inéluctables à toutes les sociétés. Pour le secteur économique, le pays doit accepter les risques à l'intérieur du pays mais aussi ceux à l'extérieur. La crise financière en Asie il y a 10 ans, l'augmentation du prix du pétrole brut et du cours du dollar... sont des influences extérieures auxquelles le Vietnam ne peut échapper. À cela s'ajoutent des épizooties dont la grippe aviaire, les crues et inondations...

Il faut que le pays puisse faire face à de telles situations tout en minimisant les conséquences. À mon avis, un système d'alerte avancée est indispensable. Ensuite, l'établissement d'un mécanisme d'assurance vis-à-vis des personnes et des entreprises est nécessaire. Il servira à assister les familles pauvres et les entreprises touchées par les calamités naturelles. Je voudrais citer en exemple la présence du Fonds de stabilisation des carburants. Quand les entreprises font des bénéfices, elles doivent y verser une somme. Quand elles subissent des pertes, l'État pourra en extraire de l'argent pour les aider. Ainsi, les dégâts seraient maîtrisés et le marché ne connaîtrait trop de chocs.

Pour les pauvres, un système de sécurité sociale comme assurance santé s'avère obligatoire. L'État pourrait créer des réserves de vivres et de capitaux destinés aux régions exposées aux calamités naturelles. Un autre domaine auquel il faut s'atteler concerne les vagues de froid. Si le Centre des prévisions météorologiques et hydrologiques donne à temps ses prévisions, les organismes et individus pourront appliquer les mesures nécessaires pour protéger les cultures et le bétail. Le secteur sanitaire et celui de l'éducation s'en servir pour protéger les hommes. Une fois que des dommages sont constatés, le système de sécurité sociale interviendra en faveur des sinistrés. Mais le plus important, c'est que l'on pourra tout préparer pour éviter que tels dégâts se reproduisent dans le futur.

Phuong Mai/CVN

(02/01/09) [/body]

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top