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Après l’avertissement délivré en 2017 par la Commission européenne (CE) contre les méthodes de pêche au Vietnam, de nombreuses actions ont été mises en œuvre afin d’obtenir le retrait du "carton jaune" de Bruxelles et de promouvoir un développement de la pêche durable.
Les autorités des 28 localités côtières du Vietnam redoublent d’efforts pour mieux respecter les règlements sur la lutte contre la pêche INN. |
Photo: Nguyên Ly/VNA/CVN |
En novembre 2017, la Loi sur les produits aquatiques a fait l’objet d’amendements pour y introduire les propositions de la CE. Ce texte réglemente pour la première fois le quota de permis de pêche commerciale, les limites de prises pour certaines espèces de poissons migrateurs et les espèces grégaires. En même temps, il complète l’interdiction des activités de pêche illégales en dehors des eaux vietnamiennes. Les entreprises doivent se conformer aux exigences en matière de sécurité sanitaire des aliments en complétant les documents sur l’origine des produits. En outre, plusieurs textes en la matière ont été publiés avec l’aide d’experts de l’Union européenne (UE), ce qui renforce leur applicabilité.
Le Département général des produits aquatiques a demandé aux localités côtières de fournir un équipement de positionnement par satellite Movimar à tous leurs bateaux de pêche hauturiers, d’une longueur égale ou supérieure à 24 m. De plus, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a travaillé avec celui de la Défense sur le contrôle des bateaux de pêche naviguant en mer. Il se coordonne avec les organisations internationales concernées pour lutter contre la pêche illégale. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Nguyên Xuân Cuong a affirmé que le Vietnam était déterminé à remédier à la situation du “carton jaune” de la CE et à développer un secteur de la pêche durable et responsable. Il est urgent pour le Vietnam d’obtenir la levée du “carton jaune” car cet avertissement pourrait se transformer en “carton rouge”. L’Europe fermerait alors son marché aux fruits de mer vietnamiens dans leur ensemble.
Avant le "carton jaune", l’UE était le 2e marché à l’export des produits aquatiques du Vietnam, d’un chiffre d’affaires annuel de 350-400 millions de dollars, soit 16-17% de la valeur totale des exportations du secteur national. Maintenant, ce pourcentage est réduit à 12-15%. Le pays compte 62 entreprises qui ont officiellement signé des engagements en matière de lutte contre la pêche illégale et appliqué des critères pertinents pour exporter leurs produits halieutiques vers le marché européen, selon l’Association des producteurs et exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP).
Poursuivre les efforts
Il faut améliorer encore la traçabilité des produits pêchés pour répondre aux exigences de la CE |
Selon le vice-ministre de l’Agriculture et du Dévelop-pement rural Phùng Duc Tiên, suite aux inspections, les localités du pays n’avaient pas encore mis en œuvre des mesures suffisamment drastiques pour traiter cet avertissement. Les infrastructures des abris contre les typhons pour les navires n’avaient pas satisfait aux exigences, alors que la modernisation des ports et de la logistique de pêche n’avait pas fait l’objet d’une attention adéquate. Les ressources humaines pour la gestion de la pêche n’étaient pas suffisantes et le taux de navires conservant les registres de pêche requis n’a atteint que 21,2%. Cela a eu pour résultat que la traçabilité des produits pêchés ne répondait pas aux exigences de la CE.
Face à cette situation, le chef adjoint de la Direction de la pêche Nguyên Quang Hung a souligné la nécessité de sensibiliser à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). ”Les recommandations de la CE ont été intégrées à la Loi sur les produits aquatiques de 2017 et aux documents guidant l’application des textes du gouvernement et du ministère de l’Agriculture et du Développement rural”, a-t-il informé.
Les cas de violation par des bateaux de pêche vietnamiens des eaux des pays insulaires du Pacifique ont presque cessé, alors que l’inspection et le contrôle de ceux opérant en mer ont progressé, a-t-il poursuivi. Nguyên Quang Hung a toutefois noté que les violations n’étaient pas traitées de manière rigoureuse conformément aux instructions du gouvernement, d’où le manque d’efficacité de la prévention de l’exploitation illégale des fruits de mer dans des eaux étrangères. Celle-ci reste un problème complexe, tandis que la certification des produits aquatiques demeure limitée, a-t-il ajouté. Nguyên Quang Hung a informé que vers la fin mai et début juin, une délégation de la Direction générale des affaires maritimes et de la pêche de la CE devrait se rendre au Vietnam pour inspecter l’application des recommandations relatives à la lutte contre la pêche INN. Il a donc exhorté les ministères et secteurs concernés à l’échelle nationale et les autorités des 28 localités côtières à redoubler d’efforts et à mobiliser des ressources pour mener efficacement leurs travaux.
Pour rappel, le 23 octobre 2017, la CE a lancé un avertissement au Vietnam au motif que le pays n’a pas fait assez aux yeux de Bruxelles pour combattre la pêche INN. Si les problèmes sont résolus, le pays concerné recevra un “carton vert”, ou un “carton rouge” dans le cas contraire où il fera l’objet d’une série de mesures qui vont jusqu’à la possible exclusion de ses produits issus de la pêche dans l’Union européenne.