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Après neuf ans de négociations, le Partenariat régional économique global (RCEP) a été signé le 15 novembre 2020 dans le cadre du 37e Sommet de l’ASEAN. Cet accord commercial le plus important du monde implique les dix pays membres de l’ASEAN (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) et les cinq puissances économiques de la région Asie-Pacifique (Australie, Chine, Japon, République de Corée et Nouvelle-Zélande). Ses membres représentent environ 30% du PIB mondial et 30% de la population mondiale.
Le RCEP éliminera jusqu’à 90% des droits de douane sur les importations entre ses signataires dans les 20 ans suivant son entrée en vigueur. Il donnera un nouvel élan au commerce international puisqu’il réunit un mélange varié d’économies développées, en développement et moins développées de la région.
La plus grande alliance commerciale du monde
Le RCEP, qui entre en vigueur le 1er janvier 2022, devrait multilatéraliser les accords de libre-échange que l’ASEAN a signés avec les pays partenaires, harmoniser les engagements et les réglementations dans les pactes commerciaux, maximiser les intérêts économiques, en particulier le principe d’origine et la facilitation des échanges, et renforcer les chaînes d’approvisionnement régionales et les rétablir dans la période post-COVID-19. L’accord couvrira un marché de 2,2 milliards de personnes et un PIB total de 26.200 milliards d’USD.
Il devrait apporter des avantages incontestables aux économies des pays signataires et contribuer à renforcer l’intégration économique de la région Asie-Pacifique. Selon Peter A. Petri, expert auprès de l’Institution Brookings, et Michael Plummer, professeur d’économie internationale à l’Université américaine Johns Hopkins, le RCEP pourrait ajouter 209 milliards d’USD au revenu annuel mondial et 500 milliards au commerce mondial d’ici à 2030. Son application pourrait notamment contribuer à une croissance annuelle supplémentaire dans l’ensemble de l’économie vietnamienne. Il est prévu une croissance des exportations de 4,3% par an, et du PIB de 1% supplémentaire, à la suite de la signature et de la ratification finale de l’accord, d’après une enquête réalisée par la Banque mondiale.
Le RCEP accepte des règles unifiées sur l’origine des produits dans la région. Cela implique qu’un produit partiellement originaire d’une économie sera reconnu entre les pays signataires. Les exportateurs vietnamiens pourront ainsi économiser des frais et des coûts pour obtenir le certificat d’origine du produit. Après son entrée en vigueur, l’accord deviendra la plus grande alliance commerciale du monde. Le Vietnam est alors en mesure de reconfigurer les marchés d’exportation et de diversifier ses produits, améliorant ainsi leur compétitivité sur les marchés domestique et étranger.
Identifier les avantages et les effets négatifs
En rejoignant l’accord, le Vietnam s’est offert de nombreuses nouvelles opportunités, notamment l’accès à des marchés d’exportation inexploités, l’attraction accrue des investissements étrangers et un plus grand potentiel de modernisation de la base économique du pays. Ce texte décrit les dispositions relatives à l’accès préférentiel aux produits commerciaux, les règles standards concernant l’investissement et la réglementation régissant cela, les mesures de facilitation des échanges renforcées ainsi que les “aspects prospectifs” tels que le commerce électronique et les lois sur la concurrence et les droits de propriété intellectuelle.
L'application de RCEP pourrait notamment contribuer à une croissance annuelle supplémentaire dans l’ensemble de l’économie vietnamienne. |
Photo : VNA/CVN |
Le RCEP permet aux entreprises vietnamiennes de participer à des chaînes de production et de valeur régionales, tout en bénéficiant de réductions des coûts de transaction et d'un environnement plus favorable grâce à l’harmonisation des réglementations existantes. Cependant, il posera des défis pour le secteur agricole, dont une pression concurrentielle accrue car plusieurs pays possèdent les mêmes produits agricoles que le Vietnam. Les entreprises doivent ainsi avoir deux stratégies distinctes. À court terme, elles doivent préparer une stratégie défensive telle que la consolidation du marché domestique, l'amélioration de la qualité des produits et la reconnaissance correcte de leurs marques. De plus, avec la stratégie d’attaque, les sociétes doivent élaborer un plan pour accéder à des marchés. Outre les avantages, les entreprises vietnamiennes doivent se préparer aux effets négatifs que l'accord pourrait provoquer, en particulier une concurrence accrue sur le marché intérieur.
Le RCEP devrait normalement profiter à toutes les entreprises vietnamiennes et pas seulement aux entreprises exportatrices. En effet, l’augmentation du pouvoir d’achat au Vietnam et l’émergence de nouveaux besoins parmi la classe moyenne devraient permettre aux sociétés locales de se développer, notamment dans les secteurs du tourisme, des services, de l’éducation, de la santé ou encore de la vente au détail. L’industrie manufacturière et auxiliaire devrait bénéficier de ces flux d’investissement et de transferts technologiques en résultant.
L’accès des produits vietnamiens à ces marchés sera également facilité en raison de l’application d’une même et unique réglementation sur l’ensemble de la zone. “Contrairement aux accords de libre-échange bilatéraux signés avec la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande qui imposent au Vietnam de se conformer aux règles et procédures d’exportation de chacun de ces pays pour bénéficier des réductions de droits de douane, les signataires du RCEP sont soumis aux mêmes formalités d’exportation. Les entreprises vietnamiennes seront notamment libres d’utiliser les matières premières de n’importe quel pays signataire du RCEP pour bénéficier des tarifs préférentiels de cette zone de libre-échange”, explique Nguyên Thi Quynh Nga, directrice adjointe du Département du commerce multilatéral, relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce.
Thê Linh/CVN