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Le Colombien Egan Bernal (centre), vainqueur de Paris-Nice devant Nairo Quintana et Michal Kwiatkowski, le 17 mars. |
"Il apprend vite", dit de lui Dave Brailsford, le patron de l'équipe Sky, à qui Bernal a apporté un 6e succès en huit éditions de la "course au soleil" depuis 2012. Attendu dans les montagnes, le grimpeur colombien a rivalisé dans la plaine, malgré le vent latéral et les bordures, puis le contre-la-montre.
"Il demandait comment faire dans les premières journées. Il a bien maîtrisé", a souri Brailsford qui a relevé un autre atout du Colombien, malgré sa faible expérience puisque le vainqueur du Tour de l'Avenir 2017 n'en est qu'à sa deuxième année au niveau mondial avec la formation britannique: "Il reste calme."
Dimanche 17 mars, le Colombien a affiché une tranquille maîtrise malgré l'attaque de Quintana lancée avant la dernière heure de course, sur les routes pentues de l'arrière-pays niçois. Il a géré l'écart derrière son aîné, qui était tout prêt à culbuter le classement comme l'Espagnol Marc Soler l'avait fait l'année passée le dernier jour de course.
Encore maillot jaune virtuel à 15 kilomètres de l'arrivée, Quintana a payé ses efforts dans le final. Il a préservé une mince avance sur la ligne, pour conforter sa deuxième place au classement général (à 39 secondes). Preuve de la supériorité collective de l'équipe Sky, le Polonais Michal Kwiatkowski a complété le podium (3e à 1 min 03 sec) après cette dernière étape gagnée en solitaire par l'Espagnol Ion Izagirre.
La continuité Sky
"J'avais une grosse équipe avec moi, ce qui rend les choses beaucoup plus simples", a reconnu Bernal. Est-il promis aux plus hautes destinées au vu de son parcours du Tour de France 2018, en tant que lieutenant, puis de sa réussite dans Paris-Nice ? Lui estime avoir "beaucoup à apprendre" en vue des grands tours.
"Le but pour lui, c'est d'apprendre dans l'équipe, à côté de Froome, de Kwiatkowski, de Geraint Thomas", confirme Brailsford à propos de sa pépite qui va découvrir en mai le Giro dans un nouveau rôle de leader d'équipe. "Il faut garder les pieds sur terre, il n'a que 22 ans. Il n'a pas de pression sur les résultats". Respectueuxx, Bernal a rendu hommage à Quintana, le plus titré des coureurs colombiens (Giro et Vuelta) bien que le chef de file de Movistar n'ait pas encore pu concrétiser sur le Tour de France (2e en 2013 et 2015). "Il est une vraie source d'inspiration", a insisté le vainqueur de cette édition de la "course au soleil" dominée par les grimpeurs andins.
S'il est le troisième coureur de son pays à figurer au palmarès, après l'éphémère Carlos Betancur (2014) et Sergio Henao (2017), Bernal se situe surtout dans la continuité des lauréats portant le maillot de l'équipe Sky. Depuis 2012, la formation britannique n'a laissé échapper la victoire qu'à deux reprises dans Paris-Nice, une course dont elle maîtrise à l'évidence les différents paramètres.