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Des randonneurs descendent le pic du Mondarrain près d'Itxassou, le 21 mai dans les Pyrénées-Atlantiques. |
Un total de 86% des Français - contre 75% en 2019 - ont décidé de séjourner cet été dans leur pays, la moitié d'entre eux indiquant que ces vacances seront "différentes" des précédentes, selon un sondage effectué auprès de 2.000 personnes par les 13 régions métropolitaines. Avec le confinement et la persistance du COVID-19, toute la préparation des congés estivaux a été chamboulée : "on est sur un retard de 25% des réservations par rapport à l'an dernier. Et il y a aussi presque deux fois plus de Français qui ne savent pas encore s'ils vont partir", résume Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme.
Le gagnant de l'été sera sans nul doute le tourisme local : "les autres années, 40% des Français partant en vacances restaient dans leur région d'habitation ou dans les régions de proximité, cette année on atteint 52%", indique M. Arino. "Il y a une tendance à rechercher le vert et la montagne, certains départements d'intérieur ont vraiment progressé comme le Cantal ou le Lot", souligne Solange Escure, présidente de la fédération des Gîtes de France, dont les 70.000 hébergements labellisés sont situés majoritairement en zone rurale.
Le réseau associatif connaît un regain d'intérêt : "on a 46% de nouveaux utilisateurs sur le site, et une clientèle de 18-24 ans en forte progression. Le panier moyen augmente, il y a plus de séjours de deux et trois semaines que d'habitude. Pour certains départements, on arrivera au moins au taux d'occupation de l'an dernier", se félicite Mme Escure. Un optimisme partagé dans les campings : "avec la dernière minute, juillet et août pourraient se rapprocher du niveau normal si la météo n'est pas mauvaise et si on continue comme ça sur le plan sanitaire", indique Nicolas Dayot, président de la fédération du secteur (FNHPA).
Les Français, qui représentent habituellement les deux tiers des clients des campings, frôlent les 90%, même si les touristes européens "recommencent un peu à réserver". Et si le littoral attire, "on note en plus une tendance forte pour l'arrière-pays, là où il n'y a pas grand monde", souligne M. Dayot.
L'Outre-mer, seule destination long-courrier
Dans les stations situées entre 1.700 et 2.600 mètres d'altitude, "le taux de remplissage progresse d'un point de plus qu'il y a un an", renchérit l'Association nationale des maires des stations de montagne, vantant "grands espaces, liberté et nature".
Un Boeing 737-800 de l'opérateur TUI France décolle de l'aéroport de Lille |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On pense faire un mois d'août quasi-normal, mais on devrait perdre 25% du chiffre d'affaires sur la saison en raison essentiellement des fermetures sur mai et juin", indique Jérôme Pasquet, directeur général des Villages Clubs du Soleil, qui compte 5 sites à la mer et 13 à la montagne. Pour les voyagistes opérant hors de France, la situation est beaucoup moins rose, même si la réouverture des frontières à l'intérieur de l'Europe le 15 juin offre une bouée de secours.
Dans les agences de voyage, seules 20% des réservations concernent l'étranger, contre 66% habituellement. Certains opérateurs ont renforcé leur offre en France, d'autres font une croix sur l'été comme Bravo Clubs qui n'ouvrira aucun de ses 21 sites à l'étranger. TUI France (Marmara, Lookea, Nouvelles Frontières, Passion des Iles) rouvre pour sa part plus de 50% de ses clubs, et propose la Grèce, l'Italie et l'Espagne, ainsi que la Martinique.
Car pour le long-courrier, la seule option possible pour les Français à ce jour reste l'Outre-mer, où la quarantaine sera remplacée le 10 juillet par un test de dépistage avant le départ. "Nous avons une vraie plus-value : les gens se disent que dans les îles il y aura moins de monde et qu'ils passeront des vacances agréables", relève Gilbert Cisneros, président du voyagiste Exotismes, numéro un sur les Antilles et la Réunion, qui espère que "d'autres portes vont s'ouvrir cet été" pour pouvoir s'envoler vers la République dominicaine ou Maurice.
AFP/VNA/CVN