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Le PDG de l'opérateur Orange, Stéphane Richard, à Paris, le 23 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur l'exercice écoulé, l'opérateur historique a vu ses ventes progresser de 1,7% (+0,6% en données comparables), à 40,92 milliards d'euros, assorties d'une progression de 2,1% (+1,3% en données comparables) de son Ebitda ajusté, à 12,68 milliards d'euros.
"Il s'agit de la première hausse concomitante de notre chiffre d'affaires et de notre Ebitda sur une année depuis 2008", s'est félicité le directeur financier du groupe, Ramon Fernandez, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Des résultats assortis d'un taux d'endettement que le PDG de l'opérateur, Stéphane Richard, a qualifié, lors de la présentation des résultats à la presse, de "historiquement bas", avec un ratio de dette nette sur Ebitda ajusté de 1,93 fois. "C'est la meilleure situation pour aborder l'avenir avec un flux financier qui convient", a ajouté M. Richard.
"Bonne surprise"
De bons résultats qui n'ont pas échappé aux investisseurs, le titre Orange progressant ainsi de 1,03% à 14,69 euros à 13h55 à la Bourse de Paris, dans un marché quasiment à l'équilibre (+0,14%).
Selon un courtier parisien, "la publication est légèrement supérieure aux attentes, avec une bonne surprise concernant l'Ebitda ajusté en France et la confirmation de la perspective de la hausse du dividende" pour l'année en cours, à 0,65 euro contre 0,60 en 2016.
Une hausse dénoncée par les syndicats CGT, SUD et CFE-CGC, qui ont déploré que les actionnaires soient les "premiers servis", au détriment des salariés, "variable d'ajustement" avec la suppression de 5.000 postes en 2016, dont 4.000 en France.
Interrogé sur la diversification du groupe et les possibilités de convergence avec l'univers des contenus, et en particulier un possible rachat de Canal+, Le PDG de l'opérateur a semblé fermer partiellement la porte : "Orange veut-il se diversifier dans les médias ? Non, nous avons d'autres projets".
"Il n'y a, aujourd'hui, pas de sujet ouvert, Canal n'est pas à vendre puisqu'il n'y a eu aucune déclaration en ce sens du côté de Vivendi", a rappelé M. Richard.
Principal axe de diversification en France, Orange Bank a fait sa première apparition dans les résultats du groupe, après son intégration début octobre, avec un Ebitda ajusté lié au rachat de Groupama Banque en perte de 12 millions d'euros pour un produit net bancaire de 21 millions d'euros.
Interrogé sur la date de lancement officielle, Stéphane Richard a assuré que "la banque sera une réalité commerciale avant l'été", sans préciser davantage. "Nous allons tenter d'avoir un bon produit, innovant, avec beaucoup de nouveautés. Notre objectif est de conquérir deux millions de clients sur 10 ans, c'est ambitieux sans être délirant", a-t-il ajouté.
La clientèle s'étoffe
Sur la France, principal marché du groupe, l'Ebitda ajusté ressort en légère hausse, de 0,8%, à 7,13 milliards d'euros, grâce à une baisse des charges, tant commerciales que de personnel et des frais généraux.
Cette baisse des charges permet de compenser celle du chiffre d'affaires dans l'Hexagone de 0,9% sur l'ensemble de l'exercice, à 18,97 milliards d'euros, que le groupe impute à un recul de ses revenus d'itinérance.
Sur un an, l'opérateur a vu sa base de clients progresser de 1,9 million de cartes SIM, pour passer la barre des 30 millions de clients (30,033 millions) sur le mobile, une hausse du nombre de clients qui vient compenser la baise de l'ARPU (revenu par abonné), à 22,2 euros fin 2016 contre 22,5 euros un an plus tôt.
Sur l'internet haut débit fixe, Orange revendique désormais 11,151 millions de clients, soit 417.000 de plus qu'en 2015, dont 1,45 million sont désormais abonnés à la fibre jusqu'au domicile (FTTH).
Au total, 16,013 millions de personnes sont abonnées au fixe chez Orange, contre 16,25 millions fin 2015.
Pour l'année en cours, le groupe anticipe un Ebitda ajusté "supérieur à celui réalisé en 2016, à base comparable", ainsi qu'un ratio dette sur Ebitda de 2 sur les activités télécoms.