Objectifs de développement 2030: "Marche arrière" dans plusieurs domaines

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde mercredi 18 juillet ses États membres contre une "marche arrière" dans plusieurs domaines pour atteindre en 2030 une série d'objectifs de développement durable arrêtés en 2015.

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Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le 21 juin à Moscou.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Nous avons réalisé d'importants progrès dans plusieurs domaines à travers le monde: réduction de la mortalité infantile et maternelle, développement de l'éducation de base, amélioration de l'accès à l'électricité...", a-t-il relevé en clôturant une réunion de huit jours sur l'avancement des pays vers ces objectifs.

Mais "les échanges ont aussi montré que nous sommes à la traîne ou même en train de faire marche arrière dans d'autres domaines qui sont essentiels à notre engagement commun de ne laisser personne de côté", a-t-il souligné.

Lors de la réunion, 47 États ont présenté leurs progrès et leurs lacunes pour atteindre, d'ici 12 ans, 17 Objectifs de développement durable définis en 2015. Selon la délégation française, les manques ne sont pas seulement l'apanage de pays pauvres mais peuvent aussi concerner des États développés.

Sur fond de préservation de l'environnement et de lutte contre le réchauffement climatique, les objectifs visent à éradiquer la pauvreté, la faim, à garantir la santé, le bien-être, une éducation pour tous ou une égalité entre les sexes.

"Pour la première fois en une décennie, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté, principalement en raison des conflits, de la sécheresse et des catastrophes liées au changement climatique", a poursuivi le patron de l'ONU.

"L'inégalité entre les sexes continue de bloquer les femmes et de les priver de droits fondamentaux et d'opportunités. Et l'investissement dans des infrastructures durables essentielles reste totalement insuffisant".

"Faire face à des défis de plus en plus nombreux"

"Dans le même temps, nous faisons face à des défis de plus en plus nombreux", a-t-il précisé, en citant les "changements climatiques", "un nombre croissant de conflits et d'inégalités", une "érosion des droits de l'homme", une "crise humanitaire mondiale sans précédent et des poches persistantes de pauvreté et de faim". L'Accord sur le climat de Paris en 2015 "n'est pas suffisant", a-t-il par ailleurs estimé, précisant qu'il convoquerait un sommet Climat en septembre 2019. Antonio Guterres a aussi souligné la nécessité d'un effort financier accru pour aider notamment les "pays vulnérables" à progresser vers les Objectifs 2030.

Les échanges à l'ONU "nous permettent de nous comparer", s'est félicité Brune Poirson, secrétaire d'État française à la Transition écologique et solidaire, lors d'une rencontre avec des journalistes. Elle a précisé avoir constaté "une grande hétérogénéité" dans les parcours des pays.

Globalement, le Mexique, le Canada ou la Suisse sont "relativement avancés" et "la France est bien placée", a-t-elle assuré. Elle a cité les efforts des entreprises françaises pour être en cohérence avec le développement durable, et reconnu des "faiblesses" dans le domaine de l'eau dans les territoires d'outre-mer (accès, gestion des déchets, pollution par les pesticides).

La France doit aussi s'améliorer dans "la lutte contre les plastiques à usage unique" et contre les "mégots", a précisé la secrétaire d'État. Il nous faut "lancer un mouvement à l'échelle mondiale" à ce sujet, a-t-elle estimé. "En verre, on est plutôt bon, dans le recyclage du plastique, on est très en retard", a-t-on aussi souligné au sein de la délégation française.

AFP/VNA/CVN

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