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Kristalina Georgieva, le 18 mai à Paris. |
Le conseil souhaite en effet obtenir des précisions sur cette enquête, "avec l'idée de parvenir à une conclusion très bientôt" sur le maintien ou non de Mme Georgieva à sa tête, avait indiqué vendredi 8 octobre un porte-parole du Fonds monétaire international (FMI). Le conseil d'administration s'est déjà réuni à trois reprises cette semaine, mercredi, vendredi puis samedi, pour évoquer la situation de sa directrice générale, accusée d'avoir manipulé des données d'un rapport en faveur de la Chine quand elle était directrice générale de la Banque mondiale.
Elle a reçu le soutien de la France, et plus largement des pays membres européens, avait indiqué vendredi 8 octobre une source proche du dossier sous couvert d'anonymat. En revanche, les États-Unis, membre crucial du FMI, n'ont pour l'instant pas laissé filtrer leur position et semblaient réticents à donner leur accord, selon deux sources proches du dossier. Le temps presse alors que le FMI et la Banque mondiale entament lundi 11 octobre leurs réunions d'automne.
Mme Georgieva, 68 ans, est sur la sellette depuis la publication, mi-septembre, des conclusions d'une enquête du cabinet d'avocats WilmerHale, menée à la demande du comité d'éthique de la Banque mondiale.
Cette enquête a pointé des irrégularités dans la rédaction des éditions 2018 et 2020 du rapport "Doing Business" de la Banque Mondiale. Et ses auteurs ont accusé Kristalina Georgieva d'avoir fait pression sur ses équipes quand elle était directrice générale de la Banque mondiale pour que la Chine obtienne un classement plus favorable. Mme Georgieva, d'origine bulgare et économiste de formation, nie en bloc les faits reprochés.
Pression
Mercredi 6 octobre, devant le conseil d'administration, elle a déploré "des inexactitudes et hypothèses erronées formulées par les auteurs du rapport". Le lendemain, Mme Georgieva a publié une lettre de son avocat au conseil d'administration contestant les conclusions du cabinet WilmerHale, ainsi que les 12 pages de son témoignage auprès des 24 membres du conseil d'administration.
"Je suis contente d'avoir enfin eu la possibilité d'expliquer au conseil d'administration du FMI mon rôle dans le rapport Doing Business", a déclaré la directrice du FMI, affirmant avoir "respecté l'intégrité du rapport". "J'espère une résolution rapide de cette affaire", a-t-elle ajouté. Le rapport "Doing Business", dont la publication avait été immédiatement suspendue après les révélations, passait au crible le cadre réglementaire des pays pour savoir quels sont ceux qui sont les plus favorables au lancement d'entreprises.
Il a fait l'objet de nombreuses polémiques, ayant conduit à la démission du chef économiste de la Banque mondiale Paul Romer. Le cabinet WilmerHale affirme avoir établi que Mme Gerogieva et un de ses conseillers, Simeon Djankov, l'un des initiateurs de Doing Business, ancien ministre des Finances bulgare, ainsi que Jim Yong Kim, alors président de la Banque mondiale, ont fait pression sur les équipes pour faire remonter la Chine dans le classement et ne pas déclencher la colère de Pékin.
Lors de la rédaction du rapport, la Banque mondiale négociait, notamment avec le régime chinois, une augmentation historique de 13 milliards d'USD de ses ressources. Mme Georgieva a pris la tête du Fonds le 1er octobre 2019, succédant à Christine Lagarde nommée à la Banque centrale européenne (BCE).
AFP/VNA/CVN