>>New York : huit morts dans un "acte terroriste" à Manhattan
Des véhicules des forces de l'ordre sur la scène de la dernière explosion à Austin au Texas, le 19 mars. |
Les blessés sont "deux hommes de 22 et 23 ans, deux anglo-saxons", a déclaré lundi 19 mars Brian Manley, le chef de la police d'Austin, au cours d'une conférence de presse, précisant qu'ils étaient à l'hôpital, avec des "blessures importantes" mais "en état stable".
Cette nouvelle explosion survenue dimanche soir 18 mars dans la capitale texane est liée aux trois précédentes attaques qui avaient fait deux morts et deux blessés selon la police.
"Nous avons clairement affaire à ce qu'on nous pensons être un poseur de bombes en série", a estimé Brian Manley.
En revanche, M. Manley a précisé que ses équipes n'avaient pas encore été en mesure de déterminer les raisons derrière cette série d'explosions qui secouent cette ville de près d'un million d'habitants.
Les enquêteurs avaient évoqué jusqu'ici la piste de crimes racistes pour les trois premières explosions, toutes les victimes étant noires ou hispaniques. Mais cette quatrième explosion, qui a blessé deux hommes blancs, apparaît "aléatoire" selon le responsable policier.
"Est-ce du terrorisme? Est-ce lié à (un crime) raciste?" a interrogé M. Manley. "Comme nous le disons depuis le tout début, nous ne sommes pas enclins à classifier ça comme du terrorisme, comme (un crime) raciste, car nous n'en savons pas suffisamment".
Si les autorités évoquent des "similitudes" entre les trois explosions précédentes et celle de dimanche, plusieurs différences ont été remarquées dans leur modus operandi.
Le chef de la police d'Austin, Brian Manley, le 19 mars lors d'une conférence de presse dans la capitale texane. |
Changement de méthode
Le dernier dispositif de déclenchement de l'explosion est ainsi "un peu plus sophistiqué" que les précédents, a estimé Fred Malinowski, agent du Bureau of Alcohol Tobacco and Firearms (ATF).
Les deux jeunes hommes sembleraient avoir provoqué l'explosion en marchant sur un fil déclencheur installé au bord de la route dimanche soir dans cette ville universitaire du sud du pays.
Lors des trois précédentes attaques, les colis avaient été déposés devant les habitations des victimes.
"Le ou les suspects auxquels nous avons affaire ont un niveau de sophistication peut-être plus élevé que nous ne le pensions au départ, au regard de ce changement de méthodes vers un dispositif plus élaboré", a mis en avant le chef de police.
L'agent du FBI en charge des enquêtes, Christopher Combs, est allé dans le même sens : "C'est plus sophistiqué, cela ne vise pas les individus".
Et M. Combs d'alarmer sur ce changement : "Nous sommes inquiets qu'avec ces fils déclencheurs un enfant pourrait marcher sur un trottoir et toucher quelque chose".
Les autorités n'ont pour l'instant pas identifié de suspect, mettant à nouveau en avant la récompense à hauteur de 115.000 dollars pour toute information l'aidant dans ce but.
Elles appellent aussi la population locale à l'aide. "Si vous avez de la vidéosurveillance sur votre maison (...) nous voulons obtenir votre enregistrement vidéo", a avancé M. Manley.
Lors de la conférence de presse lundi matin 19 mars, le chef de la police d'Austin a tenu à rassurer la population en expliquant avoir balayé la zone et qu'elle était "maintenant sûre". Plus de 350 agents du FBI ont été déployés dans la région.
Les précédents colis piégés ont tué deux Noirs, un homme de 39 ans le 2 mars et un jeune homme de 17 ans le 12 mars. Cette dernière explosion avait également blessé une femme. Plus tard le 12 mars, un autre colis piégé avait grièvement blessé une femme hispanique âgée de 72 ans.
Depuis le début de la série d'explosion début mars, la police de la ville a répondu à quelque 700 appels pour des colis suspects selon le quotidien local Austin-American Statesman.
Deux des quatre explosions ont coïncidé avec le grand festival culturel SXSW, qui se tenait du 9 au 18 mars, attirant 500.000 personnes dont de nombreuses célébrités dans cette ville de deux millions d'habitants.
AFP/VNA/CVN