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Des voyageurs sortent d'une rame de métro à la station de Grand Central, à Manhattan, le 8 juin, première jour du début de déconfinement à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Voici le jour où New York commence à rouvrir et je suis si heureux de voir ce jour enfin arrivé", a déclaré le gouverneur de New York Andrew Cuomo, cent jours exactement après la confirmation du premier cas dans la capitale économique américaine.
La réouverture de cette métropole en léthargie depuis le 22 mars s'annonce très progressive, limitée dans une première phase à la construction et au secteur manufacturier.
D'ici 15 jours, les autorités espèrent passer à une deuxième étape qui permettra de manger en terrasse ou de retourner chez le coiffeur. Mais pas encore dans les salles de restaurants ou de spectacles, pour lesquelles aucune date de reprise n'est fixée.
À condition que le taux d'infection ne reparte pas à la hausse.
Beaucoup se demandent si les manifestations contre les inégalités raciales qui agitent la ville - et l'ensemble des États-Unis - depuis deux semaines vont raviver l'épidémie.
"La ville a repris vie avec les manifestations (...), cela coïncide avec la première phase et c'est bien", a indiqué Brandy Bligen, retraité de 70 ans.
Lui-même a manifesté samedi 6 juin, et comptait suivre le conseil du gouverneur Cuomo, appelant les manifestants à se faire tester rapidement. Mais cela ne l'empêchait pas d'être dans le métro lundi matin 8 juin, un simple masque sur le visage, obligatoire.
La réouverture de cette capitale du consumérisme paraît d'autant plus limitée pour l'instant que les vitrines de nombreux magasins sont protégées de contreplaqués depuis les pillages qui ont secoué Manhattan lundi dernier 1er juin. Le couvre-feu imposé par la ville n'est levé que depuis dimanche 7 juin.
Nombre record de nouveaux cas
De nombreux magasins restent protégés de contreplaqués, depuis les pillages qui ont secoué Manhattan. Ici un magasin Macy's barricadé, le 8 juin à New York. |
Si tous les indicateurs new-yorkais font état d'une épidémie désormais contrôlée, dans le reste du monde, "la situation s'aggrave", a déclaré depuis Genève le patron de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le nombre de cas confirmés dans le monde, désormais supérieur à sept millions, a augmenté de plus de 100.000 sur neuf des dix derniers jours, et même de 136.000 dimanche 7 juin- "le bilan le plus élevé jusqu'ici", a-t-il indiqué. Le seuil des 400.000 morts a été franchi dimanche 7 juin.
L'heure est malgré tout à l'assouplissement des restrictions, avec l'objectif de faire repartir des économies partout durement éprouvées.
Après presque 11 ans de croissance, les États-Unis sont désormais en récession, a indiqué lundi un comité qui fait référence. Et le monde entier traverse désormais sa pire récession depuis 150 ans, selon la Banque mondiale.
Dans ces conditions, l'Inde, où l'épidémie reste virulente, autorise ce lundi 7 juin la réouverture de ses centres commerciaux et de ses lieux de culte.
L'Amérique latine, où la progression de la pandémie reste inquiétante, se déconfine aussi.
Au Brésil, troisième pays le plus endeuillé au monde après les États-Unis et le Royaume-Uni, le gouverneur de Rio de Janeiro a annoncé l'assouplissement des restrictions.
Les chiffres sur les morts et les cas de contamination du coronavirus sont depuis plusieurs jours diffusés dans la confusion la plus totale par le gouvernement de Jair Bolsonaro, accusé de vouloir "étouffer les données".
Au Mexique, deuxième pays d'Amérique latine le plus touché en nombre de décès avec plus de 13.600 morts, le président Andres Manuel Lopez Obrador a indiqué lundi 8 juin qu'il ne ferait pas de test du COVID-19 tant qu'il n'aurait pas de symptômes, après la contamination d'un haut-fonctionnaire qu'il côtoie régulièrement.
AFP/VNA/CVN