Nécessité de la présence du monde socio-écononique au sein de l’université

Bon nombre de thématiques étaient au menu d’une table ronde sur le thème "Lien entre l’université et le monde socio-économique dans la formation des étudiants francophones", organisée le 14 décembre par l’Université de Cân Tho (delta du Mékong) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

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Table ronde "Lien entre l’université et le monde socio-économique dans la formation des étudiants francophones", tenue le 14 décembre à l’Université de Cân Tho.

L'atelier s'est penché sur le besoin de professionnalisation à l’égard des programmes d’enseignement de la langue française, son usage et le recrutement du personnel francophone notamment dans les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie-restauration.

Le plus important, c’est de tisser un lien étroit entre l’université et le monde des affaires, d’élaborer des programmes d’enseignement et d’études de la langue française en liaison avec les aptitudes professionnelles afin d’adapter les étudiants francophones au marché du travail utilisant le français, ainsi que d’améliorer la qualité de la formation pour répondre aux exigences des entreprises francophones.

"La plupart des étudiants diplômés du Département de français de l’Université de Cân Tho se lancent dans le métier d’enseignant et le reste, dans les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie-restauration. Les premiers sont, pour l’essentiel, formés à la linguistique et à la civilisation françaises. Comment faire pour les insérer dans ces secteurs avec suffisamment de connaissances nécessaires pour faciliter leur recrutement", a interrogé le Dr Vo Van Chuong, chargé des Relations francophones et directeur du Département de didactique du FLE de l’Université de Cân Tho.

"Cette table ronde a permis aux enseignants de français de mieux préparer l’insertion des étudiants dans le marché du travail. Le lien entre université et monde socio-économique s’avère crucial. Grâce aux suggestions et recommandations des entreprises, nous pourrons améliorer la qualité de notre enseignement, rendre nos formations plus attractive au regard des employeurs", a insisté le Dr Chuong.

Le Dr Vo Van Chuong aborde des problématiques des jeunes diplômés en langue française FLE.

Avis d’expert et d’entreprises

En ce qui concerne les étudiants sortant du Département de français, plusieurs recruteurs qui participaient à cette table ronde ont fait remarquer que, pour que les étudiants de FLE (français langue étrangère) puissent satisfaire les exigences d’un emploi en tourisme, hôtellerie-restauration, en dehors de la maîtrise du français, il est bon aussi pour eux d’étoffer leurs compétences en savoir-faire et savoir-être. La plupart d’entre eux manquent en effet de compétence professionnelle et de dynamisme. Les entreprises doivent parfois consacrer du temps pour les remettre à niveau.

"L’apprentissage du français pour le tourisme et l'hôtellerie-restauration n’est pas suffisant. Les étudiants de FLE devraient faire davantage de stages les premières années à la faculté", a estimé Nguyên Viêt Dzung, directeur de Cochinchine Mékong, une agence de voyages qui exploite des croisières dans le delta du Mékong.

"Afin de rehausser l’employabilité des étudiants FLE, il convient que l’université et les entreprises organisent des ateliers pour proposer des solutions et projets afin de motiver ces diplômés, a estimé Nguyên Viêt Dzung. Il est très aussi important de créer un conseil chargé de l’orientation des étudiants".

Partageant l’avis de Nguyên Viêt Dzung, Nguyên Toàn, directeur de recrutement et co-fondateur de Franco-Viet Career, a estimé quant à lui qu’un bon CV constitue un atout lors de la recherche d'un emploi, d'où la nécessité selon lui de former les étudiants à la rédaction de lettres de motivation et de CV.

Thierry Poupard, expert-formateur en accueil-service d'hôtellerie-restauration, a, quant à lui, insisté sur la formation pratique plutôt que sur la formation théorique privilégiée par bon nombre d’universités. "Il faut apprendre aux étudiants à faire des petits projets, à organiser des visites, des rencontres, des exercices avec des professionnels", a proposé M. Poupard, concernant l’amélioration des compétences professionnelles des étudiants de FLE.

Ouidad Tebbaa, directrice régionale de l’AUF en Asie-Pacifique, insiste sur la nécessité de la présence des entreprises au sein des universités.

La présence de l’entreprise au sein de l’université

Ouidad Tebbaa, directrice régionale de l’AUF en Asie-Pacifique, a, pour sa part, demandé aux universités en général, et à l’université de Cân Tho en particulier, de préciser quelle est la formation pointue de chaque faculté. Selon elle, les universités et le monde socio-économique devraient cerner leurs objectifs, leurs avantages et leurs contraintes pour assurer un minimum obligatoire en termes de formation et de recrutement.

"Les enseignants de français peuvent aider leurs étudiants dans les premières démarches à travers des propositions des entreprises qui leur sont extrêmement importantes", a souligné Mme Tebbaa. "Ce qui compte, a-t-elle poursuivi, c’est l’avenir de nos étudiants, et c’est la présence des entreprises en tant que conseillers au sein de l’université", a-t-elle ajouté.

La responsable de l’AUF en Asie-Pacifique a appelé le monde socio-économique à s'impliquer davantage au sein des universités, tout en accompagnant les enseignants et étudiants dans l'acquisition de l’esprit entrepreneuriat. Car, sans les entreprises, la professionnalisation ne vaut rien.


Texte et photos: Truong Giang/CVN

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