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Le créateur de mode de Balmain, Olivier Rousteing (2e à droite), avec le mannequin britannique Naomi Campbell (centre) à la fin de son défilé de prêt-à-porter automne-hiver 2024/2025 lors de la Fashion Week de Paris, à la Grande halle de la Villette, le 20 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le créateur français, qui porte désormais les cheveux longs et tressés, avait résumé dans une vidéo de teasing sa démarche en trois mots, sur toutes les bouches : I want to be him (je veux être lui en français), pour des silhouettes qu'il a pensées comme irrésistibles.
Sur de la trap africaine, une cinquantaine de mannequins quasiment tous racisés et en majorité noirs, ont revisité dans une version glamour les classiques de la sape africaine, du cabas de course, ici en doré intégral, au costume de fripe.
Les hommes portaient des bijoux de visage, version tribale, filament doré posé verticalement sur l'arrête centrale. Et les souliers étaient à haut talons, vernis et rutilants.
Dans les motifs récurrents des hauts tout de strass et dorures, jusqu'à la chemise en métal peint, la bouche et les lèvres, écarlates et décomplexées, rendent les tenues suaves et sensuelles.
Naomi Campbell (53 ans), égérie mode des années 1990, est apparue en pantalon noir, top décolleté et manteau oversize camel, cheveux jusqu'aux hanches, un bouquet de fleurs sculpté en métal doré à la ceinture.
À la veille du terme d'une Fashion week qui a aligné des looks masculins d'hiver très sages, classiques, intemporels, portables, synonymes de "quiet luxury" (luxe discret, une des dernières tendances de la mode), Olivier Rousteing s'est nettement démarqué par sa démarche audacieuse, engagée et flamboyante.
"Apporter de la joie"
"J'ai de la chance, car c'est devenu rare aujourd'hui. Les designers ont peur de prendre des risques. C'est dommage, car ce sont les risques qui font l'histoire de la mode", déclarait d'ailleurs le créateur au journal Le Monde samedi 20 janvier.
"Les gens disent parfois que ma mode est légère, mais moi, j'ai envie d'apporter de la joie. Je ne veux pas être le porte-parole du tourment", ajoutait-il.
À 38 ans, dont douze en tant que directeur artistique de Balmain, Olivier Rousteing a su transformer le défilé de cette maison de luxe française, connue dans un cercle restreint, en rendez-vous incontournable pour fashionistas.
La popularité de l'un des rares créateurs noirs ou métis de l'univers du luxe a pris un tournant après la diffusion en 2019 du documentaire "Wonder Boy" (visible sur Netflix), dans lequel il fend l'armure et raconte la quête de sa mère naturelle.
Né sous X, d'origine éthiopienne et somalienne, il a été adopté par une famille bordelaise et a depuis surmonté plusieurs épreuves.
En 2021, il confiait ainsi sur Instagram avoir été grièvement brûlé un an plus tôt dans l'explosion de sa cheminée. Et l'avoir caché par "honte", dans un milieu où règne "l'obsession de la perfection".
Mi-septembre, pour son dernier défilé, l'enfant adoré de la mode française a connu une grosse frayeur, quand une camionnette transportant des pièces de la collection a été braquée entre l'aéroport de Roissy et le siège de la maison, dans la capitale, par des personnes armées qui ont pris la fuite avec 50 de ses pièces.
Dans cette affaire, six hommes âgés "d'une vingtaine d'années" ont été arrêtés en banlieue parisienne, principalement en Seine-Saint-Denis, cette semaine. Ils seront présentées devant le tribunal de Bobigny mardi 23 janvier.
AFP/VNA/CVN