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Le village de Bao Dap, dans la province de Nam Dinh (Nord), fabrique près de 1,5 millions de lanternes étoilées par an |
L'ambiance de la Fête de la mi-automne commence à envahir le pays. En dehors des traditionnels banh nuong et banh deo (gâteaux de la lune ou banh Trung Thu) et des fruits, les non moins traditionnelles dèn ông sao, ou lanternes étoilées, est l’objet incontournable de cet événement festif, dont les enfants vietnamiens raffolent.
Bao Dap est déjà connu depuis longtemps pour ses produits d’art, et la fabrication de ces lanternes s’est ajoutée au corps de métiers présents. Aujourd’hui, du millier de foyers que compte ce village, la moitié fabrique des dèn ông sao. Les matériaux sont assez limités : des tiges de bambou, du papier cellophane transparent de trois couleurs, rouge, jaune et vert, et une tige de jute. La phase de fabrication d’une lanterne étoilée est, bien évidemment, parfaitement maîtrisée par ces artisans, avec minutie, patience et habileté.
Ces dèn ông sao, traditionnellement de trois tailles - 50, 40 et 30 cm - sont expédiées dans l’ensemble du pays, à commencer par Hanoi, Hai Phong et la ville de Nam Dinh (Nord). Mais la demande est toujours bien supérieure à l’offre..., même si c’est dès après le Têt Nguyên Dan - le Nouvel an lunaire - que les villageois se mettent à l’ouvrage pour préparer la nouvelle saison des dèn ông sao. Et donc chaque année, Bao Dap consomme des centaines de tonnes de bambous qui sont coupés, puis immergés dans l’eau pendant deux mois, afin d’être préservés des insectes.
Selon les villageois, un artisan peut fabriquer jusqu’à 100 dèn ông sao par jour... Ce qui fait de ce métier une activité rémunératrice stable, tout en présentant la convenance d’être bien moins pénible que le travail dans les rizières.
Depuis quelques années, des lanternes chinoises - les Chinois fêtent aussi ce deuxième des quatre grands Têt de l’année - envahissent les magasins. Mais la similarité s’arrête là : les dèn ông sao de Bao Dap ont cette nuance singulière à la culture vietnamienne et restent préférées des enfants du pays.
Une concurrence qui importe peu les villageois, à vrai dire, sinon que de les satisfaire en constatant que la dèn ông sao de Nam Dinh continue de faire rêver les enfants, puis de les rasséréner sur le futur de cet artisanat séculaire qui en fait vivre tant.... Les trois couleurs rouge, jaune et vert de la dèn ông sao de Bao Dap n’ont pas fini de briller sous le reflet de la lune de la nuit du Têt Trung Thu.