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Le pilote français de Yamaha, Fabio Quartararo, lors d'un point presse à Lusail, au nord de Doha, le 7 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il n'a qu'une envie, celle de "recommencer à gagner". Privé de victoire depuis le Grand Prix d'Allemagne au printemps 2022, le Français - dont le contrat chez Yamaha arrive à échéance fin 2024 -, débute ce week-end au Qatar un cru qui s'annonce déjà délicat.
"On sait déjà plus ou moins comment on va commencer, on risque d'être un peu en difficulté", explique-t-il. La faute à une M1 loin des performances de ses rivales, surtout celles des surpuissantes Ducati, championnes en titre.
Pourtant, "El Diablo", aujourd'hui âgé de 24 ans, veut continuer d’espérer : "Je crois vraiment au projet, on risque de mettre du temps à y arriver, mais je pense qu'en fin de saison, les résultats seront différents".
Et d’assurer : "Si je vois que le projet n'est pas là, je n'hésiterais pas à changer pour mon futur. J'espère donc vraiment qu'ils arriveront à faire ce pas en avant pour les prochaines années". Yamaha est prévenue.
"Difficile à avaler"
L'histoire qui le lie à la marque nippone débute en 2019, quand le jeune Niçois fait une entrée fracassante dans l'élite au sein de "l'écurie satellite" Yamaha-SRT, devenant à 20 ans le plus jeune pilote à réaliser une pole position.
Fabio Quartararo au guidon de sa Yamaha lors des essais libres du Grand Prix moto du Qatar à Lusail, le 8 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors qu'aucun de ses compatriotes n'avait gagné de Grand Prix depuis 1999, il a fait retentir trois fois la Marseillaise en 2020. Toutefois, il n'a fini que 8e du championnat du monde, moins bien qu'en 2019 (5e).
En 2021, Yamaha l'a propulsé au sein de son écurie d'usine en remplacement de la légende italienne Valentino Rossi. Il décroche quelques mois plus tard le Graal avec son premier titre de champion du monde, également le premier d'un Français en catégorie reine.
L'année suivante, alors que sa Yamaha commence à montrer des signes de faiblesse dans un peloton toujours plus rapide, le Français se bat pour conserver sa couronne jusqu'au dernier GP de la saison face à Francesco Bagnaia. En vain.
L'Italien double la mise un an plus tard avec un deuxième titre. Quartararo, lui, échoue à une anonyme 10e place avec pour seuls faits d'armes quatre podiums en 20 manches, une situation "compliquée" à gérer pour le Français : "On se bat pour le titre trois années d'affilée et là on termine la saison sans victoires, c'est difficile à avaler mais j'ai appris pas mal de choses aussi".
"Mieux mais..."
Pour cette nouvelle saison, celui qui porte sur sa moto le N°20 explique tout de même que l'état d'esprit de l’équipe “n’a pas mal changé grâce à l'arrivée de nouveaux ingénieurs (certains venus directement de chez Ducati, ndlr) qui ont permis d’accélérer la façon de travailler, maintenant bien plus efficace que les cinq dernières années".
Fabio Quartararo lors d'un point presse sur le circuit international de Lusail, le 7 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des changements tardifs que le Français justifie par le fait qu'il "a fallu du temps à Yamaha pour réaliser ce qu'il fallait faire". Il poursuit : "Après mon titre, on n'a pratiquement rien changé sur la moto tandis que les autres équipes ont continué à évoluer".
Ces évolutions pourront-elles être suffisantes pour pousser sa monture 2024 jusqu'aux avant-postes ? S'il y a du "mieux", ça n'est "pas encore assez", juge le Français. "On a amélioré (les performances, ndlr) d'une demi-seconde, mais les autres ont fait une demi-seconde aussi et peut-être même un peu plus".
Lors des essais de pré-saison, Quartararo s'était notamment plaint d'une moto loin du compte sur un tour - une performance essentielle pour jouer la pole position.
Il faut dire aussi que l'équipe japonaise paye son manque de motos sur la grille : là où Ducati en compte deux officielles et six satellites, Yamaha n'en a que deux officielles. Une situation qui pèse sur son développement.
Devant un pessimisme qu'il peine parfois à cacher devant la presse, "El Diablo" dit ne pas vouloir "se précipiter" et assure que son avenir n'est, pour l'instant, pas décidé. Redevenir roi avec Yamaha ? Le champion 2021 ose tout de même rêver d'une "histoire incroyable, après avoir été au plus bas".
AFP/VNA/CVN