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La joie du pilote sud-africain Brad Binder (KTM), vainqueur du Grand Prix d'Autriche de MotoGP, le 15 août sur le Red Bull Ring à Spielberg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vainqueur en plein déluge sur des pneus slick, après avoir pris le risque de ne pas changer de moto, Binder "a réussi quelque chose d'incroyable", selon son dauphin italien Francesco Bagnaia (Ducati), repassé par les stands, comme les autres favoris.
Sur un circuit (le Red Bull Ring de Spielberg) qui n'est pas le plus favorable à sa Yamaha et dans des conditions météo qui ne l'avantagent pas non plus, Quartararo, lui, n'a pu faire mieux que 7e. Cela ne l'empêche pas de porter son avance en tête du championnat du monde de 40 à 47 points. Soit quasiment une marge d'erreur de deux courses avec encore 7 ou 8 GP à courir !
"Un peu déçu du résultat", El Diablo se contente d'avoir "pris 13 points d'avance au championnat" en Autriche, cette semaine et la précédente, lors du GP de Styrie.
Le Français a notamment bénéficié de la chute, avant l'orage, de son compatriote Johann Zarco (Ducati-Pramac), qui était jusque-là son dauphin au classement des pilotes. Zarco, du coup, se trouve relégué à la 4e place du championnat, à deux longueurs de Bagnaia et de l'Espagnol Joan Mir (Suzuki), 2e et 3e à égalité de points.
"Je suis triste et un peu déçu", ne cache-t-il pas. "J'ai essayé de me pousser à la limite pour rester avec le groupe de tête et j'ai chuté. Je suis désolé parce que nous avions vraiment bien travaillé tout le week-end."
"Comme piloter sur de la glace"
Devant des tribunes pleines, c'est un GP au scénario fou qui s'est déroulé et ce sont ses protagonistes qui en parlent le mieux.
"À six tours de l'arrivée, il s'est mis à pleuvoir beaucoup", raconte Bagnaia. "Repasser aux stands pour changer de moto (afin de continuer en pneus pluie, ndlr) ou rester en piste était une décision vraiment difficile."
Les favoris sont rentrés à la fin du 24e tour sur 28. Binder, alors 6e, a décidé de ne pas les suivre.
"Quand j'ai vu la pluie arriver, j'essayais de calculer combien de secondes au tour je pouvais perdre si je restais en slicks, explique le Sud-Africain. Quand j'ai vu tout le monde rentrer, j'ai décidé de prendre ce pari."
"Je pouvais attaquer encore pas mal les premiers temps mais mes pneus ont refroidi et c'est alors devenu comme piloter sur de la glace, se remémore-t-il. Puis mes freins ont refroidi aussi et ils ne servaient plus à rien ! Il devait y avoir quelqu'un qui veillait sur moi aujourd'hui car, plusieurs fois, j'ai cru que c'était fini. C'était un vrai soulagement à l'arrivée."
"Je croyais que ma course était foutue"
Le Français Fabio Quartararo (Yamaha), suivi de l'Espagnol Marc Marquez (Honda), lors du Grand Prix d'Autriche de MotoGP, le 15 août sur le Red Bull Ring à Spielberg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour Bagnaia et l'Espagnol Jorge Martin (Ducati-Pramac), 3e après sa victoire la semaine dernière sur le même circuit, ce fut un soulagement différent. Alors qu'ils se battaient aux avant-postes avant la pluie, leur changement de moto les a relégués aux 10e et 11e places à l'entrée du dernier tour !
"À ce moment-là, j'étais en colère en voyant le groupe devant moi", admet l'Italien. "Je croyais que ma course était foutue, puis j'ai vu ce groupe de pilotes quasiment à l'arrêt et j'ai attaqué comme un dingue" pour les dépasser, ajoute le "rookie" espagnol.
Le champion 2020, Mir, a terminé 4e, devant l'Italien Luca Marini (Ducati-Avintia) et l'Espagnol Iker Lecuona (KTM-Tech3), qui ont fait le même pari que Binder.
L'Italien Valentino Rossi (Yamaha-SRT) a aussi pris ce risque payant, qui lui offre son meilleur résultat de la saison (8e).
La prochaine manche aura lieu à Silverstone, en Grande-Bretagne, le 29 août. Sur un tracé sur lequel Yamaha et Suzuki sont favorites, Quartararo entend bien "faire un peu d'écart au championnat".