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(g-d) Le directeur de la Mostra Alberto Barbera, la présidente du jury Julianne Moore et la réalisatrice britannique Sally Potter avec une affiche du réalisateur iranien Jafar Panahi, appelant à sa libération, le 9 septembre à Venise. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le jury de la 79e Mostra, présidé par l'actrice américaine Julianne Moore, doit se retirer toute la journée, avant de dévoiler son palmarès à partir de 19h00 (17h00 GMT). Qui succèdera à L'évènement, film coup de poing sur l'avortement signé Audrey Diwan, cinéaste française qui a intégré le jury cette année ?
Plusieurs des 23 films en compétition ont fait forte impression, dont la comédie irlandaise à l'humour sombre The Banshees of Inisherin, de Martin McDonagh, l'auteur de 3 Billboards : les panneaux de la colère. Il retrouve le duo Colin Farrell/Brendan Gleeson (Bons Baisers de Bruges), pour un conte macabre sur une île irlandaise isolée durant la guerre civile des années 1920.
Dans un tout autre genre, le jury pourrait être sensible à la puissance de All The Beauty and the Bloodshed, un documentaire sur la vie de la photographe Nan Goldin, reine de l'underground new-yorkais des anneés 1970/80, qui fait le lien avec son combat contre les opiacés aux États-Unis, dont l'abus a fait des centaines de milliers de morts. Le film est signé Laura Poitras, la confidente des lanceurs d'alerte Edward Snowden et Julian Assange.
À moins que la Mostra n'envoie un signal politique encore plus fort en sacrant l'Iranien Jafar Panahi (Lion d'or en 2000 avec Le Cercle), le seul cinéaste en compétition à n'avoir pas pu fouler le tapis rouge, emprisonné depuis juillet par le régime des Mollahs. Dans No Bears, il met en abîme sa propre situation, un pied de nez brillant à la censure.
Colin Farrell, Ana de Armas...
Parmi les autres films remarqués, Argentina 85, sur le procès contre la junte militaire, Athena du Français Romain Gavras sur l'insurrection d'une banlieue, ou Love Life, un drame familial classique mais émouvant du Japonais Koji Fukada. Côté interprètes, l'étoile cubaine Ana de Armas, 34 ans, fait figure de favorite pour son interprétation bluffante de Marilyn Monroe dans Blonde.
Mis en avant depuis des mois par Netflix, le film lui-même a partagé la critique, à l'instar des trois autres films présentés à Venise par le géant du streaming, qui n'a pas accès à la compétition cannoise car ses longs-métrages ne sortent pas en salles. Le Mexicain Alejandro González Iñárritu a ainsi perdu les spectateurs dans les méandres de son Bardo, quand l'Américain Noah Baumbach n'a pas retrouvé le charme de ses films précédents avec White Noise.
À moins que les jurés n'honorent à nouveau Cate Blanchett, pour sa performance marmoréenne en cheffe d'orchestre dans Tar, ou l'actrice Trace Lisette (Monica). Cette dernière serait la première actrice transgenre à être ainsi honorée, un signal fort en faveur de l'inclusion. Côté masculin, outre Colin Farrell, le prix pourrait être remis à Brendan Fraser, qui déploie une intensité insoupçonnée dans The Whale, drame larmoyant signé de Darren Aronofsky (Requiem for a dream).
L'ancien acteur de La Momie y fait un come-back inattendu, de l'ordre de la performance, en homme reclus atteint d'obésité morbide. Le palmarès vénitien est suivi d'autant plus près que le Lido fait figure pour Hollywood de rampe de lancement pour les Oscars, après les "success stories" de films comme Nomadland de Chloé Zhao, Lion d'Or en 2020 ou Roma d'Alfonso Cuaron, deux ans auparavant.
AFP/VNA/CVN