>>Réunion virtuelle du G20 autour de la reprise post-virus
>>La crise est entrée dans une nouvelle phase
Les ministres de la Santé du G20 tiennent une réunion virtuelle le 19 avril organisée à Ryad (Arabie saoudite). |
Face aux appels d'ONG mais aussi de la Banque mondiale à prolonger jusqu'en 2021 le moratoire décidé en avril, les représentants des vingt premières économies mondiales ont indiqué dans leur communiqué final qu'ils "considéreraient une extension" du dispositif dans les prochains mois, en fonction de "l'évolution de la pandémie".
Ils se prononceront après réception d'ici octobre - date de leur prochaine réunion -, "des résultats d'un rapport du FMI et de la Banque mondiale sur les besoins en liquidité des pays éligibles", est-il ajouté dans le texte.
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué à l'issue de la réunion que le G20 était "en bonne voie pour obtenir un accord" sur la prolongation du moratoire, appelant à une décision "le plus rapidement possible".
La visioconférence du G20 -présidé cette année par l'Arabie saoudite- a eu lieu alors que la pandémie continue de frapper un peu partout, notamment chez plusieurs de ses membres comme les États-Unis, le Brésil, le Mexique ou l'Inde.
"Si les perspectives restent hautement imprévisibles (...), nous nous attendons à ce que l'activité économique globale se rétablisse à la réouverture graduelle de nos économies et grâce à l'impact des politiques mises en place (pour la soutenir)", ont affirmé les ministres dans leur communiqué.
"Catastrophe imminente"
Le Fonds monétaire international (FMI) a averti que l'économie mondiale, malgré certains signes de reprise, était confrontée à des vents contraires, notamment la possibilité d'une seconde vague de la pandémie.
"L'économie mondiale fait face à une profonde récession cette année, avec une reprise partielle et inégale attendue en 2021", a prévenu sa directrice générale Kristalina Georgieva après la réunion, soulignant que la pandémie risquait d'accroître la pauvreté et les inégalités.
"Nous devons nous unir pour aider les plus pauvres et les économies les plus vulnérables, particulièrement celles les plus endettées (...) J'espère que (le G20) envisagera de prolonger le moratoire", a-t-elle ajouté.
La réunion de samedi 18 juillet a permis de présenter les avancées effectuées depuis l'annonce d'un plan d'action global en avril face à la pandémie, dont fait partie le moratoire sur le service de la dette des pays les plus pauvres, approuvé jusque fin 2020.
À ce jour, 42 des 73 pays les plus pauvres ont demandé à bénéficier de cette initiative, soit l'équivalent de 5,3 milliards d'USD suspendus dans le service de leur dette, selon le communiqué.
Mais ces 73 pays doivent encore rembourser jusqu'à 33,7 milliards d'USD d'ici fin 2020, ont indiqué les organisations Oxfam, Christian Aid et Global Justice Now dans un rapport publié jeudi 16 juillet.
"Les ministres des Finances du G20 ont la mission d'éviter une catastrophe imminente pour des centaines de millions de personnes", a déclaré Chema Vera, directrice exécutive par intérim d'Oxfam, appelant à rendre l'initiative du G20 "juridiquement contraignante" jusqu'à fin 2022.
Dans le cadre de leur plan d'action, les pays du G20 ont appelé samedi 18 juillet à réunir davantage de contributions au fonds du FMI destiné à allouer des prêts aux pays pauvres. Selon un communiqué du ministère des Finances allemand, l'Allemagne s'est engagée à verser trois3 milliards d'euros supplémentaires sous forme de prêts à long terme à ce programme.
"Crises futures"
Amnesty International a appelé le G20 à "annuler la dette des pays les plus pauvres pendant au moins les deux prochaines années".
"Si nous voulons renforcer la résilience face aux crises futures, nous devons procéder à des changements structurels à long terme qui exigeront du courage", a déclaré Julie Verhaar, secrétaire générale par intérim de l'ONG.
Mais les membres du G20 luttent eux-mêmes pour soutenir leurs économies lourdement affectées par les mesures prises pour contenir la propagation du virus.
L'Organisation de coopération et de développement économiques a estimé en juin que ces mesures avaient provoqué une chute record du PIB de 3,4% dans ces pays au premier trimestre 2020, soit la plus forte baisse depuis que l'agence a commencé à recenser des données en 1998.