Mondiaux d'athlétisme : le phénomène Kipyegon, le show Tamberi

Implacable, la Kényane Faith Kipyegon a conquis l'or du 1.500 m pour la troisième fois aux Championnats du monde de Budapest, où l'Italien Gianmarco Tamberi a assuré le show mardi soir 22 août.

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La Kényane Faith Kipyegon célèbre sa victoire dans la finale du 1.500 m femmes lors des Championnats du monde d'athlétisme de Budapest, le 22 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Meilleure coureuse du monde en ce moment, Kipyegon est sur un nuage en 2023, et continue de garnir un palmarès copieux.

"Je courais après l'histoire aujourd'hui, et j'ai réussi", a-t-elle apprécié, seule coureuse avec trois titres mondiaux sur la distance.

Après l'or aux Mondiaux de 2017 et 2022, l'argent en 2015 et 2019, deux titres olympiques en 2016 et 2021, la Kényane a encore enrichi sa collection. Une évidence après s'être emparée cette année des records du monde du 1.500 m (3:49.11 à Florence le 2 juin), du 5.000 m (14:05.20 à Paris le 9 juin) et du mile (environ 1.616 m, 4:07.64 à Monaco le 21 juillet).

Sans sembler forcer, elle a imprimé un rythme soutenu puis accéléré progressivement, personne ne pouvant la suivre dans le dernier tour, pour couper la ligne en 3 min 54 sec 87, loin devant sa dauphine éthiopienne Diribe Welteji, qui confirme à 21 ans son grand talent avec un premier podium international.

"Retrouver ma vitesse"

Kipyegon, originaire de Chebaraa, dans le centre du Kenya, a su mettre sa carrière entre parenthèses pour donner naissance à sa fille Alyn en juin 2018, puis revenir au sommet.

La médaillée de bronze néerlandaise Sifan Hassan (droite) se tient aux côtés de la médaillée d'or kenyane Faith Kipyegon après la finale du 1.500 m femmes lors des Championnats du monde d'athlétisme à Budapest.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je sais ce que les femmes traversent après un congé maternité. Elles pensent que c'est la fin de leur vie. Je veux leur prouver le contraire", disait-elle à l'AFP en juin à son camp d'entraînement de Kaptagat, où elle court avec la légende du marathon Eliud Kipchoge.

Il n'y a pas eu de duel avec sa rivale néerlandaise Sifan Hassan, restée à l'arrière du groupe presque toute la course, qui a tout de même réussi à se battre pour le bronze. Un joli lot de consolation après la fin cruelle du 10.000 m samedi 19 août, quand elle avait chuté à quelques mètres de l'arrivée, alors qu'elle était à la lutte pour le titre.

"Il y a seulement quelques semaines, je restais sur mon marathon (victoire à Londres en avril à son premier essai) et j'avais du mal à retrouver ma vitesse. On a envisagé avec mon coach de ne pas faire le 1.500 m. Je n'aurais jamais imaginé y gagner une médaille", a indiqué Hassan.

Les deux championnes se retrouveront sur le 5.000 m, où Kipyegon fera figure d'immense favorite. Les séries, initialement prévues mercredi en fin de matinée, ont été déplacées en début de soirée par World athletics, face aux conditions météo étouffantes de la capitale hongroise (environ 35 degrés).

"Sacrifices"

En fin de soirée, Tamberi (31 ans) a assuré un show grandiose, comme il en a le secret, tout en conquérant son tout premier titre mondial en plein air, le seul qui lui manquait.

Tamberi, qui avait partagé l'or olympique avec son ami qatari Mutaz Essa Barshim à Tokyo en 2021, s'est imposé en franchissant 2,36 m dès son premier essai. L'Américain JuVaughn Harrison a aussi passé 2,36 m mais à sa deuxième tentative seulement. Barshim, triple champion du monde sortant, a pris cette fois la médaille de bronze (2,33 m).

De gauche à droite : le médaillé d'or du saut en hauteur masculin, l'Italien Gianmarco Tamberi, le médaillé d'or du 3.000m steeple masculin, le Marocain Soufiane El Bakkali et le médaillé d'or du 1.500m masculin, le Kényan Faith Kipyegon.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Italien, visage à demi-rasé comme il en a l'habitude dans les grandes occasions, a ainsi créé une petite sensation, lui qui cherche une stabilité à l'entraînement depuis l'an passé.

"Je voulais écrire l'histoire en ayant remporté tous les titres majeurs, quelle sensation incroyable! Ca valait bien tous ces sacrifices pendant des années. J'avais un peu peur vu mes sensations ces derniers jours, mais je sais que je me transcende toujours en finale", a-t-il apprécié.

Assommé par la chaleur, comme tout le stade acquis à sa cause, il s'est même offert un petit plouf dans la rivière du steeple avec le Marocain Soufiane El Bakkali, tout juste titré sur 3.000 m steeple, pendant que le tube italien "Sara perche ti amo" résonnait dans le stade hongrois.

AFP/VNA/CVN

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