Mondiaux d'athlétisme : adieux en bronze pour l'icône Allyson Felix

Légende de l'athlétisme mondial qui s'est muée en porte-voix des sportives, Allyson Felix a fait ses adieux à la piste en enrichissant son palmarès d'exception d'une 19e médaille mondiale record à Eugene (Oregon) vendredi 15 juillet, sur ses terres américaines.

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Allyson Felix des États-Unis après avoir participé à la finale du relais 4x400m mixte lors des Championnats du monde d'athlétisme au Hayward Field à Eugene, Oregon, le 15 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

À 36 ans et après vingt ans de carrière, Felix compte treize médailles d'or parmi ses 19 récompenses mondiales, plus onze médailles olympiques, dont sept titres, d'Athènes en 2004 à Tokyo l'été dernier.

Elle a obtenu la dernière, en bronze, avec le relais 4x400 mixte américain, devancé par la République dominicaine et les Pays-Bas (3:09.90) en finale vendredi 15 juillet.

Pour son dernier tour de piste, l'Américaine, lancée en tête en position de deuxième relayeuse, a été portée par une enthousiaste ovation du public du Hayward Field, qui n'a pas suffi à lui permettre de passer le témoin devant. Et le stade s'était déjà largement vidé quand elle a reçu sa médaille quelques minutes plus tard.

"C'était très particulier de pouvoir courir devant le public américain pour ma dernière course. Ma fille était en tribunes. C'est une soirée que je vais garder dans mon cœur", a apprécié Felix.

Icône du sprint dont la foulée incomparable, ample et fluide, a fait la réputation, la sprinteuse californienne a pris encore une autre dimension dans la dernière partie de sa carrière, après avoir donné naissance à sa fille Camryn fin 2018 : quand Nike, son équipementier de longue date, a eu l'intention de réduire ses émoluments de 70%, elle a dénoncé publiquement la politique du géant de l'industrie du sport mondial envers les sportives devenant mères.

"Grande classe"

"Nous risquons des baisses de rémunérations de la part de nos sponsors pendant et après la grossesse. C'est l'un des exemples qui prouvent que l'industrie du sport est toujours dirigée par et pour les hommes", écrit-elle à l'époque dans une tribune du New York Times. La marque à la virgule a fini par plier, jurant qu'aucune sportive professionnelle enceinte ne serait plus pénalisée financièrement.

Cet épisode "m'a aidé à comprendre ce qui était important et à réaliser que je ne pouvais plus rester silencieuse. Auparavant, j'étais tellement concentrée sur mes performances qu'il était effrayant pour moi de parler d'autres problèmes", explique-t-elle au Washington Post en 2019.

"Elle a fait tellement pour le sport, et en particulier pour les femmes, en mettant en lumière des questions importantes. Elle fait les choses comme il faut, c'est la grande classe, la définition de l'intégrité", salue son compatriote Ryan Crouser, double champion olympique et recordman du monde du lancer du poids.

"Que quelqu'un s'oppose à une telle entreprise - je ne suis pas sûr que les gens mesurent l'importance de l'influence de Nike aux États-Unis - qu'une femme, qu'une femme noire s'élève contre et prenne la parole pour ce qu'elle estime juste, c'est quelque chose que la jeune génération devrait considérer", admire le sprinter américain Noah Lyles, champion du monde 2019 et médaillé de bronze olympique 2021 du 200 m.

Kerley impressionne

La preuve de son influence ? Même le moteur de recherche Google lui a rendu hommage vendredi avec une courte animation la représentant en train de courir et de monter sur un podium, sa fille dans les bras, autour des qualificatifs "olympienne, mère, militante".

"J'espère qu'on se souviendra de moi comme une compétitrice féroce, mais surtout comme quelqu'un qui a essayé de laisser le sport dans un meilleur état que je l'ai trouvé, de soutenir les femmes athlètes et les femmes en général, et de se battre pour plus d'égalité", exposait Felix, qui a oeuvré à la mise en place d'un système de garde d'enfants sur certaines compétitions, à la veille de son ultime tour de piste.

À Eugene, un autre Américain, Fred Kerley, a impressionné dès les séries du 100 m : il les a dominées en 9 sec 79, à trois centièmes seulement de sa meilleure performance mondiale de la saison.

Débarqué à Eugene à peine plus de trois heures avant de courir après que son visa a été validé in extremis, le Kényan Ferdinand Omanyala a lui passé le cut tant bien que mal en 10 sec 10.

Victime d'une élongation à une cuisse mi-mai et privé du moindre 100 m de niveau international en 2022, le champion olympique en titre, l'Italien Marcell Jacobs, s'est lui qualifié pour les demi-finales en 10 sec 04, son meilleur chrono de la saison.


AFP/VNA/CVN

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