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La gymnaste américaine |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Moins d'un an que j'ai repris l'entraînement et me voilà en route pour mes quatrièmes Championnats du monde... C'est fou !" a tweeté la semaine dernière la prodige américaine de 21 ans, qui a retrouvé son gymnase texan début novembre 2017.
Après des JO-2016 fastueux - cinq médailles dont quatre en or (concours général, sol, saut et par équipes, plus du bronze à la poutre) - Biles s'est octroyé quinze mois de break, qu'elle a notamment occupés en atteignant les demi-finales de la version américaine de "Danse avec les stars".
Puis, son entraîneur de longue date Aimee Borman partie en Floride, c'est sous la direction des Français Laurent Landi et Cécile Canqueteau-Landi qu'elle s'est remise au travail.
À peine un an plus tard, tout indique que la superstar de la gym est sur le point de reprendre sa domination - 14 médailles d'or olympiques et mondiales empochées sur 23 attribuées entre 2013 et 2016 - là où elle l'avait laissée. Aux Championnats des États-Unis mi-août, après une première sortie en compétition fin juillet, elle s'offre le concours général avec plus de six points d'avance sur la championne du monde en titre, Morgan Hurd. Et rafle les quatre titres par appareil, dont son premier aux barres asymétriques, le seul agrès qui lui pose problème. Une razzia inédite depuis près d'un quart de siècle (1994).
"Tellement fière"
"Je ne suis de retour que depuis neuf mois, je suis tellement fière de moi", se réjouit-elle alors sur Twitter. "Mon année off a vraiment aidé mon corps à se reposer, estime-t-elle également. J'ai même l'impression de m'être améliorée par rapport à Rio."
De fait, non contente de revenir, la Texane a corsé la difficulté de ses éléments, à l'image d'un saut inédit qui sera baptisé de son nom si elle le réussit sur les tapis qataris. "Parce que j'en suis capable !", lançait-elle cet été dans la presse américaine.
Biles aurait pourtant eu toutes les raisons de se laisser déstabiliser, elle qui a révélé en janvier faire partie des victimes de Larry Nassar, ex-médecin de l'équipe féminine de gymnastique à l'origine d'un des plus graves scandales de l'histoire du sport américain, condamné lourdement pour des centaines d'agressions sexuelles commises pendant deux décennies.
Sortie du silence, elle a milité pour l'abandon du centre d'entraînement historique de la gym US, le ranch Karolyi, ou encore contre la récente nomination de Mary Bono au poste de directrice par intérim de la Fédération américaine, finalement démissionnaire quatre jours plus tard.
Les Bleus visent une médaille
À Doha, deux records sont à la portée de Biles. D'abord, un quatrième sacre mondial au concours général (après 2013-2015) : jamais une gymnaste n'en a remporté autant (Uchimura en a six). Trois médailles d'or et la décuple championne du monde deviendrait même la plus couronnée, hommes et femmes confondus, aux Mondiaux devant Vitaly Scherbo (12).
Avant ses épreuves individuelles, Biles sera la figure de proue d'une "Team USA" titrée sans discontinuer depuis 2011 et encore favorite de la compétition par équipes. Y seront distribués, chez les dames comme chez les messieurs, où le Japon du roi Kohei Uchimura défendra son titre, les premiers sésames olympiques pour Tokyo-2020 pour les trois nations médaillées.
À 29 ans, Uchimura ne coiffera pas une septième couronne record au concours général. Sa cheville droite, blessée lors des qualifications aux Mondiaux-2017 il y a un an, encore récalcitrante, le Japonais va faire l'impasse sur certains agrès.
AFP/VNA/CVN