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Mélina Robert-Michon aux Championnats de France d'athlétisme le 13 septembre 2020 à Albi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 41 ans, la Lyonnaise veut continuer à jouer les premiers rôles. Pour ses sixièmes JO (23 juillet-8 août), la vice-championne olympique de Rio-2016 ne débarquera pas au Japon en pré-retraite, loin de là, se voyant au contraire comme l'une des protagonistes principales de l'évènement.
"J'ai la capacité pour aller chercher les perfs pour être sur le podium", affirme-elle.
Mais le chemin vers Tokyo passe d'abord par Montreuil où la double médaillée mondiale (argent en 2013, bronze en 2017) va reprendre la compétition après une pause de trois mois. Robert-Michon devait initialement lancer à Doha, vendredi en Ligue de diamant, mais les restrictions sanitaires et l'obligation d'une quarantaine à son retour en France l'ont poussée à annuler ce déplacement.
"J'ai hâte, ça commençait à faire long, explique-t-elle. La performance dépendra des sensations mais je me sens bien et je fais de bonnes choses à l'entraînement donc ça devrait être une bonne reprise. L'avantage c'est que mon coach sera là et on va pouvoir faire les ajustements techniques. On verra le rythme que je suis capable de mettre".
Après sa dernière sortie à Salon-de-Provence aux Championnats de France hivernaux des lancers, le 21 février (63,43 m), Robert-Michon a passé la majeure partie de son temps au CREPS de Boulouris (Var) où elle a pu "travailler techniquement pour chercher les mètres qui manquent".
Mais forte de sa longue expérience, la Française ne se fixe pour le moment aucun objectif précis en terme de performance.
"Il faut que j'accepte que c'est une première compétition et il faut d'abord construire et ne pas griller les étapes. Il ne faut pas que je m'enflamme trop tôt", indique-t-elle.
"Ma tête est déjà à Tokyo"
Pas question donc de courir obstinément après une place au bilan mondial, dominé par la Néerlandaise Jorinde Van Klinken (70,22 m) devant la Cubaine Yaime Perez (68,99 m).
"Le jour des Jeux, on remet tout à zéro et on recommence, argue-t-elle. C'est ce qui me plaît. Je n'ai pas forcément besoin de faire beaucoup de compétitions pour retrouver mon niveau et mes repères. Si je n'en fais que deux avant les Jeux, ça ne me portera pas préjudice. Sur les années olympiques, j'ai toujours un peu de mal sur les compétitions qui précèdent. Là, ma tête est déjà à Tokyo".
Au-delà de l'aspect sportif, il y a aussi sa candidature pour le poste de porte-drapeau. Si elle se refuse à faire campagne, Robert-Michon a déjà une conception bien précise de la fonction.
"C'est un rôle hyper important et hyper symbolique, déclare-t-elle. On représente l'ensemble des athlètes de l'équipe de France olympique, qu'ils soient grands favoris ou qualifiés de dernière minute. C'est important que chaque athlète soit pris en compte dans sa quête olympique. On sait à quel point c'est dur, c'est l’aventure d'une vie. Les athlètes méritent d'être valorisés. J'ai envie de partager ce que j'ai vécu pour aider".
Et si ce n'est pas pour cette fois, peut-être aura-t-elle droit à cet honneur à Paris lors des JO en 2024 puisqu'elle compte bien prolonger le plaisir encore quelques années. Avec toujours ce goût pour le partage.
"Les Jeux à Paris, c'est une motivation importante, dit-elle. J'ai envie de faire vivre à mes proches l'évènement qui a guidé mon existence durant 20 ans. Les Jeux à la maison c'est juste quelque chose d'énorme".
AFP/VNA/CVN