>> Jeux vidéo : Ubisoft, retour sur une odyssée très montpelliéraine
Ubisoft à Milan, en Italie, le 7 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une première production issue de ce partenariat atypique a déjà été commercialisée en 2017 et sa suite, "Mario + The Lapins Crétins : Sparks of Hope", arrive jeudi 20 octobre sur la console Switch.
Cette alliance avec l'éditeur français est une petite révolution pour Nintendo. Il n'avait jusqu'alors jamais confié des personnages de son univers à un studio non japonais et seul son compatriote Sega avait pu faire s'affronter Mario et le hérisson Sonic dans des titres consacrés aux Jeux Olympiques.
Cette pratique consistant à combiner deux univers différents, utilisée également dans le cinéma, l'animation et les séries, s'appelle le "cross-over" et "peut se faire sous deux formes", explique Julien Pillot, économiste spécialiste des industries culturelles.
Soit c'est l'éditeur, lui-même propriétaire de plusieurs marques emblématiques, qui va les marier "pour créer quelque chose de nouveau", à l'image de la série Super Smash Bros réunissant tous les héros de la galaxie Nintendo (Pikachu, Link, Donkey Kong...) dans un jeu de combat "original".
Soit ce sont deux éditeurs qui disposent chacun d'une licence puissante et qui se mettent d'accord pour travailler ensemble. "C'est un peu plus rare", relève le spécialiste, en raison notamment du casse-tête liés aux droits.
Parmi les exemples de "cross-over" les plus marquants du genre figure la série Kingdom Hearts, mariage entre l'univers de "Final Fantasy" de l'éditeur japonais Square Enix et la galaxie Disney.
Une employée d'Ubisoft travaille sur le nouveau "Mario + The Lapins Crétins", le 7 octobre à Milan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Généralement, ce type de partenariat se conclut "par un accord de licences" contre un chèque important. "Il y a aussi des +royalties+ liés aux chiffres de ventes du jeu, qui peuvent être négociés dans les clauses contractuelles", détaille Julien Pillot.
À la clé également pour le studio qui s'occupe du développement, un cahier des charges souvent précis, afin que soit préservée la marque qui lui est "prêtée".
Potentiel commercial supérieur
Sur ce point, Ubisoft et ses équipes de production à Milan assurent avoir eu "une vraie marge de manœuvre" de la part de Nintendo pour mélanger son univers "Lapins Crétins" avec celui de "Mario".
Un employé d'Ubisoft travaille sur le nouveau "Mario + The Lapins Crétins", le 7 octobre à Milan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Illustration de ce travail : l'invention des personnages des Sparks, des créatures en forme d'étoile, fruits d'une combinaison graphique entre les "Lumas", personnages apparus dans le jeu Super Mario Galaxy, et les lapins d'Ubisoft.
Au-delà du potentiel créatif, quel intérêt y a-t-il à marier deux marques vidéoludiques sur le plan commercial?
"Mario + Lapins Crétins", cela peut "intéresser des joueurs de Mario, cela peut intéresser des joueurs de +Lapins Crétins+, mais cela peut aussi intéresser des joueurs ni de l'un, ni de l'autre, juste parce que la proposition faite sur ce jeu les intéresse", fait valoir Julien Pillot.
Le premier volet, avec la barre des 10 millions de joueurs atteinte, a déjà confirmé ce potentiel.
"Cela a attiré beaucoup de regards parce qu'il n'y a pas beaucoup de marques qui font un duo avec Mario, ça c'est certain", souligne ainsi auprès de l'AFP Xavier Manzanares, le producteur en chef du jeu.
AFP/VNA/CVN