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Le marathonien kényan Eliud Kipchoge (centre) pose pour les photographes, le 10 octobre à Vienne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la capitale autrichienne, le Kényan de 34 ans s’est élancé à 08h15 locales (06h15 GMT), par une température fraîche, sur un circuit plat de 9,9 km, à parcourir un peu plus de 4 fois, avec, au terme des 42,195 km, le fol espoir d’écrire l’histoire de l’athlétisme.
"Je vais y arriver (...) il n’y a pas de limite. Les limites que l’on a sont dans la tête", a confié le recordman du marathon à 48 heures de sa tentative qu’il compare à "marcher sur la Lune" pour la première fois.
C’est dans l’ancienne réserve de chasse du Prater, dans le centre de Vienne, qu’a lieu l’expérience qui ne manque pas de susciter quelques critiques, certains estimant qu’il s’agit davantage d’un événement médiatique et commercial que d’un exploit sportif.
Le sponsor de l’épreuve est le géant britannique de la pétrochimie Ineos dont le patron milliardaire, Jim Ratcliffe, a fait du sport son nouveau champ d’investissement. Seules les caméras de l’organisateur sont autorisées à filmer la course destinée à entrer dans la légende.
Pour mettre son champion dans les meilleures conditions, le sponsor n’a rien laissé au hasard : trois mois et demi de préparation du tracé, un parcours asphalté pour ne présenter aucune imperfection, une piste testée à maintes reprises notamment grâce à des logiciels de simulation et même ... la chute automnale des feuilles des arbres contrôlée de près.
Kipchoge "confiant"
En raison de ces conditions particulières, la performance ne sera pas homologuée par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).
Une armada de meneurs d’allure accompagneront Kipchoge sur le circuit. Devant les 41 "lièvres" qui se relaieront, une voiture de tête donnera le tempo. Pour conquérir le Graal, le longiligne Kényan (1,67 m, 52 kg) devra maintenir un rythme constant, entre 2 min 50 et 2 min 21 au kilomètre.
Il lui faudra sensiblement améliorer son propre record du monde du marathon (2:01.39), réalisé dans des conditions "normales" à Berlin en septembre 2018.
Eliud Kipchoge remporte le marathon des Jeux olympiques 2016, le 21 août 2016 dans le Sambodrome de Rio de Janeiro. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Monza (Italie), en mai 2017, Kipchoge avait manqué pour 25 secondes de passer sous les deux heures, lors d’un événement similaire organisé par des sponsors.
"J’ai suivi le même entraînement, mon équipe est la même, mais j’ai amélioré encore mon mental," a-t-il expliqué. "Je me sens mieux préparé et je suis confiant".
Pour ouvrir une nouvelle ère dans l’exploration des limites humaines, Kipchoge visera les 1h 59 min. Températures, taux d’humidité, qualité de l’air : les conditions météorologiques s’annoncent favorables.
Le Kényan est l’un des plus grands coureurs de tous les temps, révélé au public lors de sa victoire aux 5.000 m des Mondiaux de Paris en 2003. Vainqueur du marathon des JO de Rio (2016), Eliud Kipchoge est quasiment invaincu sur cette distance depuis 2013. Cette fois, il dit vouloir "courir pour l’histoire".
AFP/VNA/CVN