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L'Éthiopien Kenenisa Bekele, vainqueur du marathon de Berlin, le 29 septembre 2019. |
En 2019, sur ce même parcours berlinois où la meilleure marque mondiale est tombée sept fois depuis 2003, Bekele avait manqué le record du monde pour... deux secondes! En 2h 01 min 41 secondes, il était devenu ce jour-là le deuxième homme au monde à descendre sous les 2h 02 min en compétition, mais il lui avait manqué - littéralement - un souffle pour battre le record d'Eliud Kipchoge, de 2h 01 min 39 sec (2018 à Berlin).
En l'absence du Kenyan, double champion olympique en titre et considéré comme le plus grand marathonien de l'histoire, Bekele apparaît comme le grandissime favori de cette course, premier marathon de premier plan depuis les Jeux auxquels n'a pas pris part l'Éthiopien.
"Il y a deux ans j'étais juste venu pour améliorer mon record personnel, mais j'avais un peu peur de me mettre sur le rythme du record du monde. Cette fois je suis en pleine confiance et je vais essayer de faire de mon mieux", a promis l'ancien roi de la piste, longtemps détenteur des records du monde des 5.000 et 10.000 m, et passé sur le tard sur les 42,195 km.
"Il me reste quelques années"
En juin, celui que beaucoup considèrent comme le plus grand coureur de fond et de demi-fond de tous les temps (triple champion olympique, quintuple champion du monde, onze fois champion du monde de cross country) a fêté ses 39 ans, mais l'âge semble n'avoir sur lui aucun effet.
Et lorsqu'on lui demande si cette course est sa dernière chance d'ajouter une ligne à sa légende, en s'emparant d'un record mythique, il fait mine de s'étonner: "Beaucoup de gens s'inquiètent pour mon âge, mais pas moi", sourit-il, "j'ai une bonne énergie et je ne ressens pas l'âge. Il me reste quelques années pour donner le meilleur de moi-même et assez de temps pour accomplir mon objectif".
La joie de l'Éthiopien Kenenisa Bekele, au podium du marathon de Berlin, le 29 septembre 2019. |
Sur le papier, cet athlète de poche (1,65 m, 56 kg) semble au-dessus du lot, les meilleurs performeurs après lui étant son compatriote Guye Adola (2h 03 min 46 sec en 2017 à Berlin) et le Kenyan Marius Kipserem (2h 04 min 11 sec, en 2019 à Rotterdam). Insatiable, Bekele a aussi confirmé qu'il s'alignerait également cet automne à New-York, le 7 novembre.
"Malade du COVID"
"Après deux ans sans marathon, je veux utiliser cette opportunité, et courir deux fois en six semaines sera ok", assure-t-il, heureux de retrouver l'adrénaline de la compétition après le long épisode de la pandémie.
"J'ai vraiment passé des moments difficiles", a-t-il reconnu vendredi 24 septembre, "j'ai été malade du COVID-19 il y a neuf mois, il m'a fallu un mois pour me remettre mais maintenant ça va (...) je n'ai couru aucune course depuis deux ans, mais je suis bien préparé, j'ai fait des tests chronométrés à l'entraînement et j'en suis content".
L'arrivée à Berlin, sous la monumentale Porte de Brandebourg, Bekele la connaît bien : il y a triomphé une première fois en 2016, en 2h03 et 3 secondes, le troisième meilleur chrono de l'histoire à l'époque. Avant de récidiver en 2019, la dernière édition de l'épreuve, puisque 2020 fut annulé.
Signe d'un prudent retour à la normale, Berlin sera dimanche le premier des six "majeurs" du marathon à s'ouvrir de nouveau au grand public après la pandémie, avec 25.000 partants.
AFP/VNA/CVN