Malnutrition des enfants, un grand souci dans les régions reculées

Ces dernières années, la santé des moins de cinq ans s’est améliorée grâce aux conditions de vie nettement meilleures. Pourtant, beaucoup d’enfants d’ethnies minoritaires souffrent de malnutrition. Un problème qui intéresse particulièrement les autorités et les parents.

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Les activités de communication sur une ration alimentaire équilibrée dans les régions reculées sont importantes.

Une étude réalisée par l’Institut national de la nutrition (ministère de la Santé) montre que le taux d’insuffisance pondérale des enfants de moins de cinq ans a été ramené de 17,5% en 2010 à 14,1% en 2015, alors que celui de malnutrition chronique a chuté de 29,3% à 24,6 %.

Pourtant, selon le Docteur Trân Thành Dô, de l’Institut national de la nutrition, dans un certain nombre de régions peuplées d’ethnies minoritaires dans le Nord et les hauts plateaux du Centre, la sous-alimentation reste encore un fardeau avec un taux de 30% des enfants touchés par la malnutrition chronique, soit le double par rapport aux autres régions du pays.

Notamment, dans les districts de Mù Cang Chai et Tram Tâu, province montagneuse du Nord de Yên Bai, le taux de malnutrition dans certaines communes s’élève jusqu’à 29,58% pour l’insuffisance pondérale et 69,44 % pour la malnutrition chronique. Des nutritionnistes estiment que la taille et le poids des nouveau-nés vietnamiens sont dans la moyenne internationale. C’est donc le régime nutritif déséquilibré ou insuffisant qui influe sur leur développement.

Quelles sont les causes ?

En effet, dans les régions montagneuses, beaucoup de mères d’ethnies minoritaires manquent de connaissances sur ce qu’est une ration alimentaire équilibrée et la façon de préparer les aliments sans perdre des vitamines importantes comme A, B1, C, D...

Rappelons qu’un régime équilibré comporte des aliments des quatre groupes : légumes et fruits, produits céréaliers, lait et substituts, viande et substituts. Dans plusieurs régions, le taux d’enfants soufrant d’une carence en oligo-éléments est très élevé, avec 80% des moins de cinq ans manquant de zinc et 30 souffrant d’anémie.

Une autre enquête menée dans 11 provinces dans le cadre du projet Alive & Thrive (une initiative visant à sauver des vies, prévenir la maladie, et assurer une croissance et un développement optimum chez les nourrissons et les jeunes enfants) montre aussi que le taux d’allaitement à la naissance chez les ethnies minoritaires reste bas, soit seulement de 4% à 33%.

«Les raisons sont dues à un faible niveau d’instruction des mères et à une insécurité alimentaire», fait savoir le Docteur Nguyên Thanh Tuân, cadre du projet Alive & Thrive. Notamment, les mères dans ces régions ne se lavent généralement pas les mains vant et après la préparation des repas pour les enfants, entraînant un taux élevé d’infection par les vers (40,52%), et la plupart des échantillons d’eau prélevés ont été jugés impurs.

Des modèles efficaces

Ces dernières années, la santé des moins de cinq ans s’est améliorée grâce aux conditions de vie nettement meilleures.

Selon l’Institut national de la nutrition, la malnutrition chez les femmes et enfants des ethnies minoritaires provoquera des conséquences à long terme à la main-d’œuvre et entravera les efforts de réduction de la pauvreté et de développement économique dans des zones déjà sous-développées. Par conséquent, le secteur de la santé ainsi que les organisations internationales ont mis en place de nombreux programmes pour réduire le taux de sous-alimentation des enfants en accordant plus d’attention aux groupes ethniques.

Le médecin Pham Thi Kim Thoa, du Centre de soins de la santé génésique de Lào Cai (Nord), fait savoir que cette province compte 25 ethnies dont les habitants d’ethnies minoritaires représentent 64% du total. Le taux des moins de cinq ans souffrant d’une insuffisance pondérale est de 19,6% et celui des enfants souffrant de malnutrition chronique de 35,1%, contre 16,2% et 26,7% du taux national.

Face à cette situation, le Fonds des Nations unies pour l’enfance a financé le projet «Amélioration des soins des petits enfants» dans les communes de Ban Phô, district de Bac Hà, et de Thào Chu Phin, district de Si Ma Cai, province de Lào Cai. Le projet a porté sur 6.000 enfants, dont 700 sont victimes de malnutrition aiguë. Les enfants souffrant d’insuffisance pondérale ont été traités avec des produits nutritionnels et un taux de réussite de 85,5% a été signalé, chacun ayant un taux de croissance de 0,5 à 5 kg après 6 à 12 semaines de traitement.

Grâce au projet, le taux de sous-alimentation chez les enfants de mois de cinq ans a diminué de 5%, et le taux de femmes qui connaissent l’alimentation de complément de leur enfant a augmenté de 20%. En outre, le taux d’allaitement maternel exclusif au cours des six premiers mois après la naissance a grimpé de 30%. Plus important encore, le projet a aidé les mères à mieux utiliser les aliments disponibles.

En outre, pour réduire l’insécurité alimentaire et la sous-alimentation dans trois provinces montagneuses du Nord (Lào Cai, Lai Châu et Hà Giang), l’Institut national de la nutrition a lancé en novembre 2015 un projet de trois ans sur l’«Amélioration de la sécurité alimentaire des familles démunies par le biais des modèles de transformation des aliments nutritionnels à petite envergure au Vietnam».

Environ 1.500 enfants de 6 à 24 mois et jeunes mères des neuf communes ciblées ont bénéficié d’aliments sûrs et nutritifs à base d’ingrédients localement disponibles. En outre, dans le cadre du projet, des cours de formation en faveur des agents chargés de la nutrition ont été organisés.

Le Pr.-Dr Truong Tuyêt Mai, chef adjointe de l’Institut national de la nutrition, affirme que dans les temps qui viennent, afin d’améliorer la nutrition des enfants en général et de ceux d’ethnies minoritaires en particulier, cet Institut, en coopération avec les ministères et secteurs concernés, envisage de mettre en œuvre un train de solutions, d’élaborer des projets et programmes afin d’améliorer la qualité des repas des habitants et réduire le taux de malnutrition.


Huong Linh/CVN

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